Des clients plus riches à la retraite

Par La rédaction | 6 septembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Des stratégies simples peuvent avoir un impact considérable sur le budget des clients à la retraite ainsi que sur l’épuisement éventuel de leur REER et CELI, indique le planificateur financier André Lacasse dans son blogue, où il détaille quelques façons de réduire l’impôt à payer.

Dans un couple, le fractionnement du revenu permet de transférer jusqu’à 50 % de certains revenus de pension et de retraite entre conjoints dès l’âge de 65 ans. L’objectif est de faire baisser le taux marginal d’imposition de la personne qui gagne le revenu le plus important, et donc de réduire l’impôt à payer, indique le conseiller.

« Le fractionnement peut également éviter la perte de certains crédits d’impôt au fédéral et au provincial qui sont calculés sur une base individuelle et qui diminuent à mesure que le revenu augmente », précise-t-il dans son blogue.

Avant l’âge de 65 ans, le conjoint qui gagne le revenu le plus élevé pourrait avoir intérêt à cotiser dans le Régime enregistré d’épargne retraite (REER) de son partenaire chaque année si celui-ci gagne moins, ce qui lui permettra d’empocher des remboursements d’impôt. À la retraite, en respectant la règle de trois ans de détention, le conjoint moins nanti sera moins imposé lorsqu’il retirera ces sommes.

« L’impact est moins important si le client prévoit avoir des revenus de retraite similaires ou qu’il prend sa retraite après 65 ans », signale André Lacasse.

ATTENDRE POUR EMPOCHER LE RRQ ?

Retarder la demande de la pension à 70 ans pour obtenir les pleins versements est une stratégie souvent recommandée. Cependant, elle n’est pas toujours avantageuse en ce qui concerne la rente du Régime des rentes du Québec (RRQ), notamment si le client a une espérance de vie réduite ou s’il n’a pas cotisé pendant plusieurs années, indique le conseiller.

Il estime que réclamer sa rente dès 60 ans est souvent une erreur, car l’impôt en grugera une partie importante. Selon lui, cette option doit faire l’objet d’une analyse préalable sérieuse, car les cas réellement avantageux sont rares.

COMBINER REER ET CELI

Lorsque le client a un surplus budgétaire important, maximiser les cotisations au REER et au CELI pourrait être avantageux, analyse le conseiller, car la cotisation au REER permet d’obtenir un remboursement d’impôt correspondant au taux marginal d’imposition. Au moment du retrait, le montant puisé dans le CELI ne sera pas imposable, alors que celui provenant du REER le sera au même titre qu’un salaire.

« Dans un contexte de planification de retraite, j’aime bien recommander une combinaison des deux, qui permet d’économiser de l’impôt par la bande », explique André Lacasse. Le client pourrait par exemple reporter sa rente du RRQ en vivant sur ses retraits du Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) et du REER et, du même coup, la bonifier. « Ainsi, il gagne sur deux fronts : décaissement REER peu ou pas imposé et rente du RRQ plus élevée », conclut le planificateur.

CONVERTIR LE REER EN FERR AU BON MOMENT

Lorsqu’on perçoit un revenu suffisant entre la date de la retraite et la date de conversion au Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), le réflexe serait de ne pas décaisser ses REER, indique le conseiller.

Comme les taux d’imposition sont progressifs, il peut être avantageux de déclencher de l’impôt à payer sur des retraits maintenant si votre taux actuel est inférieur au taux futur, ajoute-t-il.

« Dans certains cas, les autres sources de revenus disponibles à la retraite sont suffisantes pour maintenir le train de vie. Retirer des FERR après 71 ans quand on n’en a pas besoin augmente donc inutilement la facture fiscale », estime André Lacasse.

Si l’un des conjoints est plus jeune, une option serait d’utiliser son âge pour calculer le montant minimum à retirer. « Comme le pourcentage du retrait sera inférieur, l’impôt le sera également. »

Même si le budget du client lui permet de reporter la conversion de son REER en FERR jusqu’à l’âge de 71 ans, il peut être avantageux d’en convertir une partie dès 65 ans afin de profiter du crédit d’impôt de 15 % accordé par le gouvernement fédéral pour les premiers 2 000 $ encaissés d’un FERR. Au Québec, le crédit d’impôt correspond à 15 % du premier 2 939 $ (2021), même avant 65 ans. Cependant, il sera diminué à partir d’un certain revenu.

Le choix d’un véhicule de placement a également un impact sur le taux d’imposition. André Lacasse suggère de privilégier les fonds en structure de société, les actions canadiennes ou les fonds négociés en Bourse (FNB) d’actions canadiennes, qui ont des distributions imposables annuelles réduites. « Il faut aussi prévoir un gain en capital à la disposition en plus d’une imposition annuelle sur les revenus », dit le conseiller.

En résumé, il existe différents moyens de réduire la facture fiscale des clients à la retraite. Chaque situation est à analyser en fonction de plusieurs critères afin de déterminer quelle sera l’option la plus avantageuse pour le client.