Les investissements technologiques des entreprises au plus bas

Par La rédaction | 22 juin 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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En collaboration avec Léger, le Groupe NOVIPRO, un consolidateur canadien de fournisseurs de solutions technologiques, vient de dévoiler son septième Portrait annuel des TI pour cerner les tendances et défis des petites, moyennes et grandes entreprises canadiennes.

Ce sondage révèle notamment que les pressions socio-économiques, dont l’inflation, ont incité 69 % des entreprises à repenser leurs décisions en matière d’investissements technologiques.

Dans le secteur manufacturier et celui des services financiers, par exemple, 79 % des entreprises ont ressenti les pressions de l’inflation et ont revu leurs investissements en conséquence.

DES INVESTISSEMENTS À LA BAISSE

En fait, les engagements financiers technologiques prévus par les organisations sont au plus bas en six ans.

Ainsi, 76 % des répondants planifient de déployer des investissements technologiques contre 92 % avant la pandémie en 2019.

L’étude montre, en ordre d’importance, que l’inflation, le télétravail, la pénurie de main-d’œuvre, la récession, les catastrophes environnementales et les tensions internationales ont bouleversé les décisions des entreprises.

UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ AVEC L’IA

Par ailleurs, si 54% des entreprises déclarent avoir obtenu des résultats positifs en implantant l’analyse de données avancées et l’intelligence artificielle (IA), seulement 13 % envisagent d’y investir d’ici les deux prochaines années, contre 36 % en 2019.

Parmi les objectifs principaux entourant ces investissements technologiques importants, tous ont une incidence sur la main-d’œuvre, soit en augmentant la productivité (30 %) et en remplaçant les tâches manuelles par la technologie (18 %).

Néanmoins, le manque de ressources (31 %) et l’inflation (21 %) sont énumérés parmi les principaux freins à leur adoption.

UN RETARD EN MATIÈRE DE CYBERSÉCURITÉ

Parmi les facteurs socio-économiques qui ont conduit les entreprises à revoir leur pratique en matière de sécurité figurent le télétravail (65 %) et la pénurie de la main-d’œuvre (56 %).

Cela dit, les mises à jour en solutions de sécurité baissent.

Entre autres, le sondage montre une diminution de l’offre de formations en sécurité aux employés (59 %), comparativement à 74 % en 2019.

Au moment où le Canada souhaite moderniser les dispositions légales en matière de protection des renseignements personnels avec le projet de loi C-27, rappelle l’étude, seulement la moitié des répondants déclarent avoir un bon niveau de connaissance de ses répercussions.

La nouvelle loi exigera que les entreprises avisent tous les clients en cas de vol de données. À l’heure actuelle, 43 % d’entre elles le font ou le feraient en cas de vol de données.

Au Québec, où une loi semblable est en vigueur depuis le mois de septembre, 50 % des organisations informeraient leurs clients en cas de vol de données ou d’une cyberattaque, dévoile le sondage.

« Lorsqu’on considère qu’une entreprise sur quatre a été victime d’une menace informatique et que 57 % d’entre elles ont payé la rançon qui engendre des coûts de plus de 500 000 $ dans 25 % des cas, la négligence en cybersécurité est bien plus qu’une affaire de réputation », estime Alain Cormier, directeur exécutif, développement des affaires, NOVIPRO.

ENTRE PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE ET GRANDE DÉMISSION

La pénurie de main-d’œuvre et le phénomène de la Grande démission n’ont pas épargné le secteur des TI.

À ce propos, la difficulté d’attraction de ressources qualifiées (37 %) et la rétention de ressources clés (37 %) constituent les plus grands défis en RH pour les TI, suivies du départ d’employés souhaitant changer de travail ou de carrière (36 %).

Pour plus du tiers des répondants, ces défis ont été accentués par le contexte socio-économique actuel.

Concernant le télétravail, seulement 58 % des entreprises exigent que les employés utilisent à distance un VPN sécurisé et 33 % demandent qu’ils obtiennent une autorisation pour télécharger des applications / programmes sur leurs outils de travail.

« La majorité des solutions en cybersécurité comme le VPN, les autorisations d’utilisation et les formations sont faciles à implanter et ne requièrent pas un coût important de la part des employeurs. Il est déconcertant de voir à quel point ces mesures ne sont pas implantées plus largement, car elles peuvent faire une très grande différence en termes de sécurité des données », soutient Roger Ouellet, directeur de la pratique sécurité, NOVIPRO.

DES VARIATIONS PROVINCIALES

Parmi les provinces, l’Ontario est celle dont les entreprises ont été les plus touchées par l’inflation. Seulement une entreprise sur cinq affirme n’avoir subi aucun effet des turbulences économiques.  À l’autre bout du spectre, les entreprises québécoises sont celles qui semblent s’en être le mieux tiré.

En outre, le Québec accuse un retard dans l’implantation de l’IA et de l’analyse de données avancées. Ainsi, 45 % des entreprises ont amorcé la transition, comparativement à 63 % des entreprises ontariennes, en tête de peloton au Canada.

Enfin, au pays, le Québec connaît considérablement plus de difficulté quant au recrutement en TI alors que l’Ontario est celle qui a le plus de facilité.

Les données du septième Portrait des TI dans les petites, moyennes et grandes entreprises canadiennes NOVIPRO/Léger proviennent d’un sondage web réalisé entre le 6 et le 26 mars 2023, auprès de 300 décideurs en TI, 235 directeurs qui ne travaillent pas en TI et 100 décideurs qui ne sont ni directeurs ni en TI.

La rédaction