Banque du Canada : baisse du taux directeur en vue

Par La rédaction | 21 août 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le ralentissement de l’économie canadienne, la détérioration de la demande mondiale et les tensions commerciales croissantes laissent penser que la Banque du Canada va devoir baisser ses taux plus rapidement que prévu. Plusieurs économistes estiment qu’une première baisse pourrait se produire dès septembre.

Avant, la plupart des investisseurs estimaient les chances qu’une réduction des taux ait lieu lors de la prochaine réunion de la banque centrale du Canada le 4 septembre prochain à 20 %, et à 100 % les chances de voir une baisse en décembre et une deuxième baisse d’ici juin 2020. Cela pourrait ne pas être assez rapide, selon David Doyle, économiste à Macquarie Capital Markets à Toronto, surtout que la courbe de rendement du pays s’est inversée au point où, historiquement, la banque centrale s’attendait à un assouplissement.

Selon sa firme, les probabilités d’une baisse des taux en septembre prochain s’élèveraient plutôt à 50 %. Macquarie Capital Markets s’attend également à une autre réduction en octobre.

« Si nous nous dirigeons vers une récession mondiale, que les choses tournent mal et que le taux de chômage augmente à l’échelle mondiale, le Canada devra alors réduire [les taux], peut-être même plus que les États-Unis », affirme David Doyle au Financial Post.

D’autres économistes sont d’avis que la Banque du Canada devrait réduire ses taux d’intérêt en automne. La semaine dernière, la Banque Scotia a révisé ses prévisions concernant les taux d’intérêt. L’institution financière prévoit une baisse de 25 points de base dès le 4 septembre ou au plus tard le 30 octobre et une deuxième baisse au début de 2020, aussi de 25 points de base.

La banque a changé ses prévisions, car elle estime que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine se poursuivra sous la présidence de Donald Trump.

« Les risques pour l’économie canadienne sont à la hausse. Dépendant du commerce international, le Canada ne peut pas être à l’abri de la marée montante du protectionnisme, a déclaré Jean-François Perrault, économiste en chef de la Banque Scotia, dans une note aux clients.

SUIVRE L’EXEMPLE

L’économiste en chef de la Banque Scotia est toutefois plus optimiste que David Doyle. La conjoncture économique canadienne ne justifie pas, selon lui, une baisse des taux d’intérêt. Celle-ci sera requise par mesure de prudence à cause de l’incertitude mondiale.

« Nous croyons maintenant que la Banque du Canada suivra ceux qui réduisent les taux d’intérêt pour se protéger contre les dommages éventuels », a-t-il déclaré.

Les économistes s’attendent toutefois à ce que le rythme des compressions soit plus lent au Canada qu’aux États-Unis pour plusieurs raisons :

  • l’économie du pays a probablement progressé à un rythme plus rapide au deuxième trimestre que les 2,3 % prévus par la Banque du Canada dans son rapport de juillet sur la politique monétaire
  • les taux d’intérêt demeurent également stimulants en termes réels, contrairement à ceux des États-Unis
  • le taux d’inflation est très élevé par rapport à la cible de la banque centrale

Cependant, il est historiquement rare que le Canada soit désynchronisé par rapport à la Réserve fédérale, qui a déjà baissé une fois son taux directeur et compte le réduire encore trois fois d’ici les six prochains mois.

La rédaction