Doug Ford s’adresse aussi à la Banque du Canada

Par La Presse Canadienne | 5 septembre 2023 | Dernière mise à jour le 26 septembre 2023
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Édifice de la Banque du Canada à Ottawa.
Photo : Taxiarchos228 / Wikimedia Commons

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, est le deuxième premier ministre à lancer un appel direct à la Banque du Canada pour qu’elle cesse d’augmenter les taux d’intérêt.

Doug Ford a déclaré avoir écrit dimanche au gouverneur de la banque centrale, Tiff Macklem, en raison de l’impact dévastateur des taux d’intérêt actuels sur les familles et les entreprises de la province.

« Au cours des 18 derniers mois, nous avons subi dix hausses de taux d’intérêt qui ont eu un impact dévastateur sur des personnes qui ont déjà du mal à s’en sortir », peut-on lire dans la lettre.

La Banque du Canada a relevé son taux d’intérêt directeur à 5% en juillet, citant des projections suggérant qu’il faudra plus de temps pour que l’inflation annuelle nationale atteigne la cible de la banque de 2%.

La lettre de Doug Ford exhorte Tiff Macklem à « réfléchir à l’effet que des taux d’intérêt plus élevés ont sur les gens ordinaires » avant que la banque n’annonce sa prochaine décision en matière de taux d’intérêt.

« Même si la Banque du Canada a pour mandat de maintenir l’inflation à un niveau bas, les derniers chiffres mensuels de Statistique Canada montrent qu’en raison des hausses des taux d’intérêt, l’inflation des coûts hypothécaires des familles ontariennes est maintenant de 30% », a écrit Doug Ford.

« Les Ontariens ne peuvent tout simplement pas faire face aux mensualités plus élevées pour leur maison causées par les hausses répétées des taux d’intérêt », a-t-il poursuivi.

La missive de Doug Ford indique également que les banques canadiennes s’attendent à une hausse des défauts de paiement sur les prêts et les hypothèques découlant directement de ces hausses de taux.

Le premier ministre poursuit en disant que le gouvernement fédéral devrait travailler avec les provinces et les territoires pour investir et construire des projets d’infrastructures essentielles plutôt que d’augmenter à nouveau les tarifs.

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, avait envoyé une lettre similaire à Tiff Macklem jeudi dernier pour faire part de ses objections face à de nouvelles hausses.

Cette lettre mentionne que les gens « souffrent » et qu’une nouvelle hausse des taux le mois prochain pourrait aggraver l’inflation au lieu d’améliorer la situation.

« Les habitants de la Colombie-Britannique souffrent déjà, a écrit David Eby. Dans votre rôle de gouverneur, je vous exhorte à considérer tout l’impact humain des augmentations de taux et à ne pas augmenter davantage les taux pour le moment. »

Lors d’une conférence de presse distincte la semaine dernière, on a demandé à David Eby pourquoi il avait contacté Tiff Macklem alors que la Banque du Canada est une entité indépendante.

Le premier ministre a reconnu qu’il était le premier à soulever la question auprès de la Banque du Canada et a déclaré qu’il avait également écrit au gouvernement fédéral pour suggérer des moyens de « travailler ensemble pour réduire les coûts sans infliger ce genre de souffrance aux familles ».

« Je pense qu’il est extrêmement important de faire remarquer publiquement à la Banque du Canada que, selon Statistique Canada, le principal moteur de l’inflation dans notre pays à l’heure actuelle est la hausse des taux hypothécaires », a déclaré David Eby.

Celui-ci a également écrit la semaine dernière au premier ministre Justin Trudeau pour réclamer une approche ciblée pour lutter contre l’inflation, en mettant l’accent sur l’amélioration du logement et des infrastructures.

La lettre adressée à Justin Trudeau indique que se concentrer sur ces secteurs clés aura des avantages anti-inflationnistes à long terme tout en favorisant la croissance de l’économie et l’amélioration de la productivité.

La Banque du Canada annonce sa décision politique clé, la fixation des taux d’intérêt, huit fois par an.

Les membres du Conseil des gouverneurs de la banque observent une période d’interdiction de tout commentaire au moment où les décisions sont prises, selon le site internet de la banque.

La Presse Canadienne