Inflation : elle a probablement grimpé en août

Par La Presse Canadienne | 19 septembre 2023 | Dernière mise à jour le 26 septembre 2023
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Un escalier fait en blocs, sur lesquels est dessiné le signe de pourcentage. Une flèce en bois est posée dessus indiquant le haut.
ThitareeSarmkasat / iStock

Le rapport d’août de Statistique Canada sur l’indice des prix à la consommation, qui doit être publié mardi, devrait montrer que le taux d’inflation annuel a augmenté pour un deuxième mois consécutif.

Les économistes estiment que l’inflation a cru d’environ 4% le mois dernier, annulant les progrès réalisés précédemment, alors que les prix de l’essence poussaient l’inflation à la hausse.

Le taux d’inflation du Canada est tombé à 2,8% en juin, entrant ainsi dans la fourchette cible de 1 à 3% de la Banque du Canada pour la première fois depuis mars 2021. Les célébrations entourant l’atteinte de ce point de référence ont toutefois été de courte durée, alors que l’inflation a repris son escalade en juillet.

Le directeur général de Desjardins et chef de la stratégie macro, Royce Mendes, s’attend à ce que l’inflation globale s’établisse à 4% pour le mois d’août, en hausse par rapport à 3,3% en juillet.

« Nous nous attendons à ce que les données de l’IPC révèlent que les portefeuilles des Canadiens ont été touchés par la hausse des prix, encore une fois, en grande partie à cause des prix de l’essence », a déclaré Royce Mendes.

Le prix du pétrole a augmenté de façon constante tout au long de l’été, dépassant les 90 $ américains le baril cette semaine. En comparaison, les prix de juin oscillaient autour de 70 $ US le baril.

Pendant ce temps, la TD prévoit que l’inflation aura augmenté à 3,8 %. Le directeur général de l’économie, James Orlando, a déclaré qu’un autre facteur susceptible de contribuer à la hausse de l’inflation en août est le fait qu’elle a commencé à baisser il y a un an.

« Nous avons constaté une baisse de l’inflation l’année dernière, ce qui signifie qu’il y aura des effets de base (annuels) qui se traduiront par une inflation plus élevée la semaine prochaine », a-t-il déclaré.

RALENTISSEMENT

La Banque du Canada a laissé la porte ouverte à de nouvelles hausses de son taux directeur, en partie parce qu’elle estime qu’il faudra un certain temps pour ramener l’inflation à 2%. Mais les économistes estiment que le récent ralentissement de l’économie convaincra probablement la banque centrale de rester prudente.

Plus tôt ce mois-ci, la Banque du Canada a choisi de maintenir son taux d’intérêt directeur à 5% après avoir augmenté les taux lors de des deux mois précédents. Cette décision a été prise après que des données récemment publiées ont montré que l’économie s’était contractée au deuxième trimestre.

Il existe également d’autres signes de ralentissement de l’économie canadienne : le marché du travail n’est plus aussi en ébullition qu’il y a un an, alors que les postes vacants diminuent et que la population augmente.

James Orlando a déclaré que le ralentissement de l’économie donne à la Banque du Canada une justification pour maintenir les taux d’intérêt là où ils sont, même si l’inflation augmente à court terme.

Même si les progrès visant à réduire l’inflation semblent marquer le pas, les économistes et la Banque du Canada s’attendent à ce que le resserrement des conditions économiques provoqué par la hausse des taux d’intérêt finisse par entraîner des hausses de prix plus faibles.

« Bien que nous n’observions pas encore de preuves convaincantes que les pressions inflationnistes sous-jacentes se dirigent vers l’objectif de 2%, là où elles sont bloquées depuis un certain temps déjà, je pense que ce n’est qu’une question de temps avant que ces hausses de taux d’intérêt ne portent leurs fruits pour freiner l’activité économique suffisamment pour ramener l’inflation à 2% », a déclaré Royce Mendes.

Entre-temps, cependant, la Banque du Canada devra donner un sens à la hausse de l’inflation pour les Canadiens.

Après la publication de l’inflation mardi, la gouverneure adjointe de la Banque du Canada, Sharon Kozicki, devrait prononcer un discours à l’Université de Regina.

La Presse Canadienne