Le Brexit bouleverse le paysage commercial de l’UE

Par James Langton | 3 novembre 2023 | Dernière mise à jour le 2 novembre 2023
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Un ciseau séparant le drapeau anglais du drapeau européen.
egal / iStock

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) a entraîné une forte baisse du volume des transactions, ainsi qu’une concentration et une spécialisation accrues des marchés européens, selon une nouvelle étude de l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF).

Le rapport révèle que les marchés ont été confrontés à une baisse significative des volumes d’échanges, qui ont chuté de près de la moitié (moins 46 %), et que les échanges d’actions non européennes ont chuté de 54 %, depuis que le Royaume-Uni a quitté l’UE.

Après le Brexit, la part des échanges européens est passée de 55 % en 2020 à plus de 70 % en 2022, a indiqué l’ESMA, la proportion d’échanges de gré à gré ayant diminué à 22 %, et les internalisateurs systématiques (systematic internaliser) ont vu leur part chuter de moitié à environ 6 %.

Avant le Brexit, les volumes étaient à peu près également répartis entre les marchés réglementés et les systèmes multilatéraux de négociation (SMN). Après le Brexit, davantage de transactions ont eu lieu sur les marchés réglementés – jusqu’à 40 % du total des transactions, contre 29 % auparavant.

En outre, l’étude a révélé que le volume de négociation post-Brexit était fortement concentré par lieu, les Pays-Bas capturant 57 % du volume sur les SMN, la France représentant 29 % et l’Allemagne accueillant 9 % des négociations.

« Cela est lié à la migration d’une partie des volumes négociés sur les SMN britanniques vers les SMN néerlandais. »

Les transactions sur les marchés réglementés étaient réparties plus uniformément entre les pays, selon les régulateurs, avec en tête l’Allemagne et la France (24 % et 20 % respectivement), suivies des Pays-Bas (12 %) et de l’Italie (11 %).

En outre, la recherche a révélé une augmentation de la spécialisation des lieux de négociation, les SMN se concentrant particulièrement sur le dark trading et sur la négociation de sociétés à risque.

« Le paysage européen de la négociation d’actions semble être nettement plus fragmenté si on le compare aux marchés américains », indique le rapport, notant que le grand nombre de lieux de négociation alternatifs et d’internalisateurs systématiques n’a que légèrement diminué dans le sillage du Brexit.

Avec un grand nombre de lieux de négociation en concurrence pour une part de l’activité de négociation beaucoup plus faible, la fragmentation du marché est élevée, et les volumes de négociation dans l’UE restent faibles par rapport aux marchés américains, a également noté le rapport.

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James Langton

James Langton est journaliste pour Advisor.ca et Investment Executive. Depuis 1994, il fait des reportages sur la réglementation, le droit des valeurs mobilières, l’actualité de l’industrie et plus encore.