L’inflation annuelle grimpe à 4,0 % en août

Par La Presse Canadienne | 20 septembre 2023 | Dernière mise à jour le 3 octobre 2023
3 minutes de lecture
Flèche noire indiquant le haut et sur laquelle est apposé le symbole de pourcentage.
Photo : DNY59 / iStock

L’inflation annuelle a avancé à 4,0 % le mois dernier au Canada, et des économistes préviennent que le nouveau rapport sur l’indice des prix à la consommation est une mauvaise nouvelle pour la Banque du Canada.

Les plus récentes données de Statistique Canada sur l’inflation montrent que les prix ont grimpé sur une base annuelle par rapport au mois de juillet, pour lequel ils avaient progressé de 3,3 %. Il s’agit ainsi d’un deuxième mois consécutif d’augmentation pour l’inflation.

Les prévisionnistes s’attendaient largement à une inflation plus forte le mois dernier, en raison de la hausse des prix de l’essence. Mais le rapport de mardi était encore plus décourageant que prévu.

« Ce qui est le plus inquiétant, c’est que (l’inflation) s’est accélérée plus que (prévu) et que nous avons également vu certaines mesures de base de l’inflation suivies par la Banque du Canada s’accélérer également », a souligné Andrew Grantham, directeur général des études économiques à la Banque CIBC.

Les mesures fondamentales de l’inflation éliminent la volatilité des prix et jouent un rôle important dans la manière dont la Banque du Canada évalue les pressions inflationnistes.

Avec cette dernière hausse de la croissance des prix, Andrew Grantham a noté que l’inflation du troisième trimestre était désormais en passe d’être plus élevée que ce que la Banque du Canada avait prévu en juillet.

La banque centrale doit prendre sa prochaine décision sur les taux d’intérêt le 25 octobre, une décision qui, selon des économistes, dont Andrew Grantham, semble désormais plus difficile à prendre.

Plus tôt ce mois-ci, la Banque du Canada a décidé de maintenir son taux d’intérêt directeur à 5,0 % en raison du ralentissement de l’économie.

Des données récentes ont montré que l’économie s’était contractée au deuxième trimestre, tandis que le taux de chômage a eu tendance à augmenter.

Statistique Canada a également publié mardi son dernier rapport sur les postes vacants, qui montre que ceux-ci continuent d’augmenter.

Désormais, la banque centrale devra soupeser ces données, ainsi que les chiffres sur l’inflation, et décider de ce qui compte le plus à ses yeux.

« Notre point de vue pour le moment est qu’ils vont mettre l’accent sur l’affaiblissement de l’économie », a estimé Andrew Grantham, tout en notant que la prochaine décision sur les taux sera « une décision serrée ».

D’autres économistes de Bay Street ont partagé des points de vue similaires mardi.

« Nous prévoyons que d’autres signes de ralentissement aideront la Banque à rester immobile, comme l’indiquent nos récentes prévisions. Cependant, le rapport sur l’inflation d’aujourd’hui a augmenté la probabilité qu’elle doive faire une autre (hausse) », a affirmé l’économiste Leslie Preston, directrice générale à la Banque TD, dans une note à ses clients.

La Banque du Canada aura l’occasion de réagir aux nouvelles données sur l’inflation, alors que la sous-gouverneure Sharon Kozicki doit prononcer un discours mardi après-midi à l’Université de Regina.

MOINS DE PRESSION SUR LES ALIMENTS

Le rapport publié mardi matin comprenait malgré tout des éléments plutôt positifs. Par exemple, les prix des produits alimentaires ont augmenté plus lentement, grimpant de 6,9 % par rapport à l’année dernière, comparativement à une augmentation de 8,5 % le mois dernier.

En outre, les prix des produits alimentaires ont diminué de 0,4 % entre juillet et août.

« Je pense que l’inflation des produits alimentaires va continuer à ralentir », a estimé Andrew Grantham.

« (Mais) si vous êtes un Canadien moyen, un ménage moyen, vous ne voulez pas que les prix cessent d’augmenter, vous voulez qu’ils baissent un peu par rapport à ces niveaux très élevés. Je ne suis pas certain que cela va se produire de sitôt, malheureusement. »

La hausse des prix des produits d’épicerie constitue un problème majeur pour les familles canadiennes, en particulier celles à faible revenu qui consacrent une plus grande portion de leurs revenus à l’alimentation.

Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a rencontré lundi les hauts dirigeants des principales chaînes d’épicerie du Canada pour discuter de mesures visant à stabiliser les prix.

Après la réunion, François-Philippe Champagne a déclaré que les épiciers avaient accepté de travailler avec le gouvernement fédéral, mais que peu de détails avaient été fournis sur la manière dont les prix pourraient être stabilisés.

La Presse Canadienne