Des crédits d’impôt à ne pas oublier

Par Sylvie Lemieux | 26 avril 2024 | Dernière mise à jour le 25 avril 2024
4 minutes de lecture
Femme asiatique planifiant le budget et utilisant la calculatrice sur smartphone.
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Il existe plus de 400 crédits d’impôt aux niveaux fédéral et provincial. Il n’est donc pas surprenant que de nombreux contribuables éprouvent des difficultés à s’y retrouver et omettent de réclamer les incitatifs fiscaux auxquels ils ont droit.

Une portion significative des Canadiens, soit 18 %, admet ne pas saisir pleinement les avantages fiscaux à leur disposition, selon un sondage de H&R Block Canada. Cette méconnaissance peut s’avérer coûteuse puisqu’elle prive trop souvent les contribuables de remboursements d’impôts et de l’accès aux diverses prestations gouvernementales.

En cette période de déclaration des impôts, H&R Block a observé que parmi les contribuables ayant soumis leur déclaration, près de trois sur quatre (72 %) ont reçu un remboursement. Le montant moyen est de 2 137 $, soit l’équivalent d’un chèque de paie supplémentaire pour de nombreuses personnes. Cet argent peut aider à couvrir les dépenses quotidiennes, épargner pour l’avenir, ou simplement se faire plaisir.

PRUDENCE AVEC LES RETARDS

Pour profiter pleinement des crédits d’impôt, il est important de soumettre une déclaration de revenus chaque année, peu importe le niveau de revenu imposable. « De nombreux contribuables croient, à tort, qu’ils ne sont pas tenus de produire une déclaration s’ils n’ont aucun impôt à payer. C’est un mythe qui perdure », affirme Yannick Lemay, fiscaliste chez H&R Block Canada.

Une autre idée reçue à dissiper est que produire une déclaration en retard est sans conséquence si aucun impôt n’est dû. « C’est une erreur, insiste l’expert. Lorsqu’on remplit sa déclaration, il faut faire des choix fiscaux. Prenons l’exemple d’une femme qui emménage chez son partenaire et met en location sa propre maison, ce qui a un impact fiscal. En cas de retard, elle pourrait se voir imposer des pénalités. »

CRÉDITS FISCAUX À NE PAS OUBLIER

Pour diminuer son revenu imposable ou maximiser son remboursement, il est important de réclamer tous les crédits applicables. Rappelons qu’il existe deux types principaux de crédits d’impôt : les remboursables et les non remboursables.

Les premiers mettent de l’argent directement dans les poches du contribuable. C’est le cas notamment des crédits pour les activités des enfants ou le remboursement de la TPS/TVH.

À l’inverse, les crédits non remboursables réduisent l’impôt dû, mais ne génèrent pas de remboursement si aucun impôt n’est à payer. Le crédit pour frais de scolarité entre dans cette catégorie.

Selon Yannick Lemay, les crédits que les contribuables omettent le plus souvent de demander sont ceux pour lesquels ils ne reçoivent pas de relevés fiscaux. « C’est le cas notamment des frais médicaux et des dons de charité. Les personnes doivent fournir elles-mêmes l’information sur les dépenses engagées durant l’année », rappelle-t-il.

Un crédit méconnu est celui destiné aux personnes handicapées au niveau fédéral, et son équivalent au Québec, le crédit pour déficience grave et prolongée. « Beaucoup pensent à tort ne pas répondre aux critères d’éligibilité, et laissent ainsi jusqu’à quelques milliers de dollars sur la table. Il faut savoir que diverses affections sont admissibles, et il n’est pas nécessaire que la condition soit permanente pour le réclamer », souligne Yannick Lemay.

Pour bénéficier de ce crédit, la personne doit faire remplir un formulaire par son médecin traitant. « Une démarche qui peut représenter un obstacle pour certains compte tenu de leur état, convient-il. C’est l’ARC [Agence du revenu du Canada] ou Revenu Québec qui détermineront l’éligibilité en fonction des renseignements fournis par le professionnel de la santé. »

UN RAPPEL IMPORTANT 

Les règles de déduction d’impôt pour le télétravail ont changé pour l’année fiscale 2023. Durant la pandémie, une méthode simplifiée permettait aux télétravailleurs de réclamer une déduction forfaitaire de 2 $ par jour travaillé à domicile, avec un plafond annuel de 500 $. « Or, cette méthode n’est plus applicable. Il convient maintenant de revenir à la méthode détaillée antérieure », prévient le fiscaliste.

C’est à l’employeur de remplir les formulaires nécessaires, tels que le TP-64.3 au niveau provincial et le T2200 au niveau fédéral, attestant le statut de télétravailleur de l’employé ainsi que les dépenses encourues et non remboursées par l’employeur.

Pour avoir droit à ces déductions, il faut travailler plus de 50 % du temps depuis la maison. « On peut aussi être admissible à partir du moment où l’on a un bureau à domicile exclusivement dédié au travail, qui peut servir à rencontrer clients et fournisseurs de manière régulière », affirme Yannick Lemay.

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.