Des recommandations pour améliorer le sort des aînés

Par La rédaction | 21 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Personne âgée comptant des pièces de monnaie qu'elle tient dans sa main.
Photo : Kaspars Grinvalds / 123RF

À l’approche du premier budget du gouvernement caquiste, le Réseau FADOQ fait connaître ses demandes pour améliorer le sort des aînés et de ceux qui s’en occupent. Dans un récent mémoire, l’organisme met de l’avant 25 recommandations, dont plusieurs ont trait aux revenus et à la fiscalité.

Les demandes du Réseau FADOQ ont été remises au nouveau ministre des Finances, Éric Girard, dans le cadre des consultations prébudgétaires. « Il y a beaucoup à faire pour les aînés, notamment dans les CHSLD, où les derniers cas de maltraitance ne font que mettre davantage en lumière l’importance d’investir dans ce type d’établissement », avance le président du Réseau FADOQ, Maurice Dupont, par voie de communiqué.

DOUBLER LA PRESTATION DE DÉCÈS

Plusieurs des recommandations du Réseau FADOQ touchent aux revenus et à la fiscalité des aînés. Il propose notamment de bonifier le crédit d’impôt pour activités des aînés afin de faire passer le montant alloué annuellement de 40 à 80 dollars. Ce crédit s’adresse aux individus de 70 ans et plus dont le revenu annuel est inférieur à 41 505 dollars. 

L’organisme propose aussi de doubler le montant maximal de la prestation de décès du Régime de rentes du Québec (RRQ). Présentement, lorsqu’une personne décédée a suffisamment cotisé au RRQ, un montant maximal de 2 500 dollars est versé, pour aider la succession à défrayer les coûts des funérailles. Or, ce montant n’a pas été indexé depuis son instauration en 1998.

Selon la Coalition du domaine funéraire, il ne suffirait désormais qu’à payer une crémation directe, sans visite au salon funéraire, ni urne, ni cérémonie pour le défunt. Au total, la prestation de décès ne couvrirait que 37 % du coût moyen des frais funéraires, une proportion qui diminue avec le temps. De plus, cette prestation est imposable. Selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques, cette bonification coûterait 118 millions de dollars à l’État québécois.

PARENTS À LA RETRAITE

Le Réseau FADOQ demande par ailleurs au gouvernement de maintenir le versement de la rente de conjoint survivant pour un bénéficiaire tant que celui-ci a un enfant à charge, et ce, jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de 25 ans ou soit considéré autonome, peu importe s’il reçoit une rente de retraite ou non.

Présentement, la rente de conjoint survivant cesse d’être versée dès que le bénéficiaire arrête de travailler et réclame sa propre rente. Or, au Québec, les parents ont des enfants de plus en plus tard. En 2015, 11 % des parents d’enfants de zéro à cinq ans étaient âgés de 45 ans et plus, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Il deviendra donc moins rare de voir des retraités qui ont des enfants à charge.

Comme les aînés à faible revenu sont parmi les plus pauvres du Québec, le Réseau FADOQ verrait aussi d’un bon œil que le montant accordé en raison de l’âge ou pour personne vivant seule ou pour revenus de retraite soit transformé en crédit d’impôt remboursable. 

MAINTENIR LES AÎNÉS EN EMPLOI

Le Régime des rentes du Québec est au cœur d’une autre demande de l’organisme. Pour favoriser le maintien en emploi des travailleurs âgés, le Réseau FADOQ croit qu’il serait judicieux de rehausser la bonification de la rente jusqu’à l’âge de 75 ans, à raison de 8,2 % par année travaillée. Un travailleur actif retirant sa rente de retraite devrait avoir le loisir d’arrêter de verser ses cotisations au RRQ, en échange de quoi la rente versée cesserait d’être bonifiée et ne serait plus qu’indexée.

Par ailleurs, l’organisme propose de doubler le délai pour changer d’idée après avoir demandé de recevoir la rente. Présentement, les retraités n’ont que six mois pour changer d’avis. Quelqu’un qui se trouverait un emploi sept mois après avoir commencé à recevoir ses rentes ne pourrait donc plus en interrompre le versement et paierait de l’impôt sur sa rente et sur son revenu de travail. 

Le porte-parole des personnes âgées a émis bien d’autres recommandations, notamment la bonification de crédits d’impôt liés au maintien à domicile des aînés ou offerts aux aidants naturels.

La rédaction