Frénésie sur le marché obligataire

Par La rédaction | 15 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le brasseur américain AB InBev, notamment propriétaire des marques Budweiser et Stella Artois, a réussi à lever en une seule journée mercredi la coquette somme de 46 G$ en obligations, alors qu’il en demandait 25 G$.

« Enfoncée, la loterie américaine! ironise le quotidien français Le Monde. Compte tenu du fait que le premier brasseur mondial, qui cherche à financer l’acquisition de son principal concurrent SABMiller, pourrait compléter sa collecte de fonds par des émissions en devises étrangères, ce devrait être la plus importante émission obligataire de l’histoire financière. D’ailleurs, le groupe a reçu au total pour 110 G$ d’ordre d’achat pour ses obligations. Du jamais vu. »

Du jamais vu certes, mais du jamais vu qui ne semble pas étonner les analystes. Alors que la situation géopolitique mondiale semble pour le moins tendue, que le cours du baril de pétrole n’en finit plus de s’effondrer et que les bourses mondiales ont démarré l’année sur une pente glissante, les investisseurs paraissent vouloir se ruer sur ce qui leur semble finalement le plus solide, la dette des grandes entreprises.

Le Monde note d’ailleurs que cette tendance n’est pas complètement nouvelle puisque sur les douze plus importantes émissions obligataires de tous les temps, six ont eu lieu l’an dernier.

LA DETTE OBLIGATAIRE COMME REFUGE

Le Figaro, un autre quotidien français, abonde dans le même sens, rappelant que les emprunts récemment proposés par Ford ou Walt Disney ont également fait de véritables cartons. Effrayés par l’extrême agitation qui règne sur les marchés, les investisseurs se ruent sur les obligations de première qualité, comme celles émises par AB InBev, analyse le journal.

Selon Barclays, les grandes entreprises devraient émettre cette année pour plus de 280 G$ de dette, mieux que le record de 2015. La dette obligataire est devenue le dernier refuge d’une épargne en quête de rendement dans un monde déflationniste.

Ce qui est vrai pour les entreprises l’est d’ailleurs aussi pour les États confrontés à la crise, conclut le journaliste du Monde. En Europe, aux États-Unis, en Chine et ailleurs, des montagnes de dettes s’accumulent et trouvent des financeurs en recherche désespérée de rendement.
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