Affaire Amaya : le dirigeant dans la mire de l’Autorité

Par La rédaction | 2 juin 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Un présumé fraudeur de Québec dans la mire de l’AMF

L’enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) entourant la mégatransaction de l’acquisition de PokerStars par Amaya pour 4,9 G $US l’an dernier vise également le dirigeant de la société établie à Pointe-Claire, explique La Presse canadienne.

Le président et chef de la direction d’Amaya, David Baazov, ainsi que son directeur financier Daniel Sebag, ne sont toutefois pas visés pour des transactions personnelles qu’ils auraient effectuées relativement à l’action de l’entreprise.

La société, qui a dévoilé cette information hier, par voie de communiqué, dit avoir demandé la permission à l’AMF avant de le faire.

L’enquête étant de nature confidentielle, l’AMF a indiqué qu’elle ne ferait aucun commentaire sur celle-ci. Concernant le communiqué émis par Amaya, « l’Autorité ne s’est pas opposée à la demande de cette dernière de divulguer certaines informations que ses dirigeants jugeaient devoir divulguer », a fait savoir le porte-parole de l’AMF Sylvain Théberge.

Soupçons de délits d’initiés

L’enquête de l’Autorité se penche entre autres sur certaines transactions de valeurs entourant l’acquisition d’Oldford Group – qui était l’exploitant des marques populaires PokerStars et Full Tilt Poker – survenue en juin 2014. Des soupçons de délits d’initiés pèsent d’ailleurs sur certains courtiers de Placement Manuvie Dorval, qui auraient aidé des clients à acheter des options put sur le titre boursier d’Amaya.

« Les membres indépendants du conseil d’administration d’Amaya suivent le dossier de près et appuient David Baazov, Daniel Sebag et l’équipe de direction », a souligné l’administrateur indépendant du conseil d’administration Dave Gadhia.

Dans les semaines ayant précédé l’acquisition, le titre d’Amaya ainsi que le volume de transactions avaient augmenté de façon importante. Jusqu’ici, rien n’a été prouvé par l’AMF et aucune accusation n’a encore été déposée.

Rappelons qu’autant Amaya que l’AMF avaient refusé de commenter le dossier depuis le début de l’enquête.

De son côté, M. Baazov a rappelé que son entreprise avait toujours coopéré avec l’AMF depuis l’annonce de l’acquisition d’Oldford Group.

« Je crois que les allégations selon lesquelles moi ou d’autres dirigeants d’Amaya n’auraient pas respecté la législation canadienne ne sont pas fondées et nous sommes confiants de voir l’Autorité en arriver à la même conclusion d’ici la fin de son enquête », a-t-il indiqué.

Des revenus qui explosent

L’assemblée annuelle des actionnaires d’Amaya doit avoir lieu le 22 juin, à Montréal.

Par ailleurs, la société, qui veut doubler la taille de ses activités de jeux en ligne d’ici cinq ans, a annoncé, la semaine dernière, que ses actions allaient être négociées à la cote du Nasdaq à compter du 8 juin.

Au premier trimestre, grâce à l’apport de l’acquisition d’Olford Group, les revenus d’Amaya ont explosé de 2557 %, à 340,1 millions de dollars. Son bénéfice ajusté s’est établi à 82 millions, ou 41 cents par action, par rapport à une perte de 1 million, ou un cent par action, à la même période l’an dernier.

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