Ces professionnels s’attendaient au retour de la volatilité

Par La rédaction | 30 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un récent sondage de Natixis démontre que les acheteurs professionnels de fonds n’ont pas été surpris par le retour de la volatilité en 2018. Toutefois, ils sont loin de s’entendre au sujet des conséquences de ce phénomène sur le rendement des portefeuilles.

Le sondage présente l’opinion de 200 acheteurs de fonds responsables de la sélection des fonds proposés sur les plateformes des banques privées, par les compagnies d’assurance, les fonds de fonds et autres plateformes de détail. Ils ont été interrogés en septembre et octobre 2017. Anticipant déjà à l’époque un retour de la volatilité, la vaste majorité (78 %) se sont dits surpris qu’elle soit disparue des radars pendant une aussi longue période.

Les hausses soudaines de la volatilité du prix des actifs était l’une des inquiétudes principales d’environ la moitié d’entre eux pour 2018. Toutefois, 39 % des répondants considèrent qu’elle aura un effet positif sur la performance des portefeuilles.

S’ADAPTER À LA NOUVELLE RÉALITÉ

Peu importe leur opinion au sujet des conséquences de la volatilité, huit acheteurs sur dix estiment pouvoir atteindre leur objectif de rendement de 8,4 % cette année en adaptant leur stratégie d’investissement aux nouvelles réalités du marché. La plupart compte sur la diversification par secteur (91 %), la budgétisation des risques (80 %) et l’augmentation du recours aux investissements non traditionnels.

La durée des obligations sera utilisée par deux acheteurs sur cinq (42 %) pour limiter les pertes dans cette catégorie d’actif. Cependant, 62 % soutiennent que les titres à revenu fixe ne jouent plus leur rôle traditionnel de gestion du risque. Par conséquent, 20 % augmenteront plutôt leurs investissements dits alternatifs et 18 % réduiront leur exposition aux titres à revenu fixe.

L’INVESTISSEMENT RESPONSABLE AVANCE LENTEMENT

Les acheteurs souhaitent incorporer l’investissement socialement responsable à leurs portefeuilles, mais se butent à certaines barrières. Seulement 43 % d’entre eux rapportent que leur firme tient compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans ses processus de sélection de fonds.

Parmi les obstacles, on note le manque de transparence (42 %), les conflits entre les rendements à court terme et les objectifs de durabilité à long terme (37 %) et la crainte du « greenwashing », où des compagnies proposeraient des investissements soi-disant responsables qui ne correspondraient pas vraiment aux critères ESG (37 %).

LES INVESTISSEMENTS DITS ALTERNATIFS ONT LA COTE

Les investissements non traditionnels, eux, ont le vent en poupe. Pas moins de sept acheteurs sur dix croient qu’il est essentiel de miser sur ce type d’actif. Plus de trois sur cinq (65 %) sont d’avis que les catégories traditionnelles sont trop étroitement corrélées pour constituer des sources importantes de rendement.

Ils estiment que les meilleurs éléments d’actif non traditionnels pour diversifier un portefeuille sont les services publics (47 %), les fonds basés sur les critères macroéconomiques (44 %), les infrastructures (43 %), le placement privé (38 %) et les contrats à terme gérés (37 %).

Par ailleurs, plus de la moitié (58 %) des répondants rapportent que leur institution utilise déjà de plus en plus les investissements dits alternatifs pour remplacer les titres à revenu fixe, en misant surtout sur l’immobilier (52 %) pour générer des revenus. Les infrastructures (40 %) et la dette privée (35 %) sont aussi perçues par un bon nombre comme des sources efficaces de rendement.

« En général, la majorité des acheteurs de fonds ont répondu que la gestion active permet le mieux d’atteindre les objectifs critiques d’un portefeuille, et qu’ils anticipent des changements minimaux à leur répartition dans les investissements actifs au cours des trois prochaines années », a précisé Abe Goenka, PDG de Natixis Investment Managers Canada, par voie de communiqué.

La rédaction