Comment bien gérer ses CPG

9 mars 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Placer son argent dans des certificats de placement garanti (CPG) ne devrait pas être un exercice trop compliqué, n’est-ce pas ? Eh bien, ce n’est pas si évident, rappelle June Yee, de Morningstar Canada. Si l’on veut tirer le maximum de ces produits sûrs, il faut bien faire ses devoirs en analysant quatre facteurs.

1. La taille de l’émetteur

On trouve des CPG à peu près partout : dans les banques, les caisses populaires, les sociétés de fiducie et chez les assureurs vie. Or, les taux d’intérêts offerts varient d’un endroit à l’autre, souvent en fonction de la taille de l’établissement. « Les institutions de dépôts plus petites comme les caisses populaires ou les banques en ligne tendent à offrir des taux plus élevés que les géants bancaires », indique June Yee. Pourquoi ? Parce que, traditionnellement, les petites entreprises devaient compenser le risque supplémentaire pris par un investisseur qui renonçait à la sécurité d’une grande institution. « Ce n’est pratiquement plus un problème aujourd’hui, puisque des mesures de sécurité ont été adoptées par le gouvernement et l’industrie et sont appliquées dans tout le pays », explique la spécialiste. Cependant, la pratique des petites institutions financières de payer des taux plus élevés semble persister, et les taux de CPG offerts, par exemple, par une caisse populaire locale, battront souvent ceux des grandes banques.

2. L’échéance du CPG

La plupart des CPG ont des échéances qui varient de 1 an à 5 ans. Dans le cas des émetteurs membres la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC), le capital qui est investi dans les titres de 5 ans ou moins est garanti jusqu’à 100 000 $ par la SADC contre les possibilités de défaut de l’institution financière. De nombreuses personnes croient que cette couverture de 100 000 $ vaut pour chacune des succursales d’une institution membre. C’est faux. La protection vise le total de tous les dépôts qui sont confiés à une même institution, peu importe le nombre de succursales avec lesquelles on fait affaire.

C’est différent avec les caisses Desjardins au Québec. Comme chaque caisse possède une entité juridique propre, la couverture de 100 000 $ à chacune de celles-ci. C’est l’Autorité des marchés financiers qui fournit cette protection.

Par ailleurs, si le CPG est souscrit auprès d’une compagnie d’assurances, la Société canadienne d’indemnisation pour les assurances de personnes (SIAP), connue sous le nom d’Assuris, applique les mêmes limites et les mêmes conditions que la SADC concernant les CPG bancaires.

3. Le paiement des intérêts

Le rendement des CPG dépend largement de leur échéance. Plus celle-ci est est longue, plus le taux d’intérêt est élevé. Il est aussi fonction de la fréquence du paiement des intérêts. Alors que la plupart des CPG versent des intérêts annuellement, certains peuvent payer ces intérêts à intervalles rapprochés. Dans ce dernier cas, l’épargnant obtiendra probablement un taux inférieur, car les émetteurs qui fixent les taux d’intérêt «prennent en compte les coûts administratifs causés par ces paiements continus», souligne June Yee.

Par exemple, une banque peut offrir des taux annuels de 1,45 %, de 1,7 % et de 2 % pour des CPG de 3, 4 et 5 ans respectivement avec des paiements d’intérêts annuels. Si le client désire que ces intérêts lui soient versés semestriellement, les taux pourraient diminuer à 1,2 %, 1,45 % et 1,75 %. Et s’il opte pour des paiements trimestriels, les taux reculeront à 1,08 %, 1,33 % et 1,63 %.

Les personnes qui n’ont pas besoin d’un revenu régulier de leurs CPG peuvent demander de faire composer les intérêts. Elles devront magasiner, cependant, car ce ne sont pas tous les CPG qui offrent cette option, note June Yee. Choisir cette caractéristique permet de faire des intérêts sur les intérêts et d’améliorer le rendement total.

4. La liquidité

June Yee distingue les CPG encaissables des CPG remboursables. Les premiers portent une échéance de 1 an et peuvent être encaissés, sans pénalité, à tout moment après 30, 60 ou 90 jours. Les CPG remboursables, eux, peuvent être encaissés sans pénalité, mais uniquement à la date d’anniversaire de l’achat du CPG. Dans un cas comme dans l’autre, la flexibilité a un prix. Si l’on reprend l’exemple ci-dessus des CPG offrant des paiements d’intérêts semestriels, les taux tombent à 0,95 %, 1,2 % et 1,5 % pour les échéances respectives de 3, 4 et 5 ans lorsqu’on choisit l’option de remboursement à la date d’anniversaire.

Enfin, les épargnants doivent gérer leurs CPG avec doigté. C’est que les institutions financières ont tendance à renouveler automatiquement les CPG lorsqu’ils arrivent à échéance, habituellement au même terme que ceux des placements initiaux. Il faut donc aviser en temps utile les institutions financières de ses projets de placement. À défaut de quoi, les épargnants risquent de voir leur capital bloqué pendant un autre terme à des taux très différents de ceux qu’on leur a accordés au départ.