Condamné par l’AMF, il garde son poste

Par La rédaction | 11 novembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Juge tenant un maillet de bois.
Photo : Burmakin Andrey / 123RF

Un conseiller municipal d’une petite ville de Lanaudière est toujours en poste bien qu’il vienne d’être sanctionné par l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour avoir enfreint la Loi sur les valeurs mobilières, rapporte le Journal de Montréal.

Élu à Saint-Félix-de-Valois depuis plusieurs années, Denis Renaud a écopé en septembre dernier de fortes amendes à la suite d’une poursuite légale intentée par l’AMF en janvier 2019.

Le JdeM relève qu’« il conserve son emploi même s’il aurait floué son fils de milliers de dollars, qu’il vient d’être sanctionné par l’Autorité et qu’il a dû renoncer à un prestigieux titre [de colonel honoraire] au sein de l’armée canadienne ».

« MEMBRE RESPECTÉ DE LA COMMUNAUTÉ LOCALE »

Selon le quotidien montréalais, il aurait fait trois victimes : son fils et un couple d’amis de celui-ci, qui estiment avoir perdu un total de quelque 100 000 dollars après avoir investi dans la société d’assurance Agence d’intervention Lead-er, pour laquelle travaillait Denis Renaud jusqu’à sa faillite en 2016.

Conseiller municipal depuis 2013, ce dernier est responsable des questions de sécurité publique pour la ville, peut-on lire sur le site de la municipalité. Depuis 2014, il était en outre colonel honoraire, « l’une des plus hautes distinctions accordées à un civil par l’armée », souligne le Journal, qui note que ce titre honorifique lui a été remis en tant que « membre respecté de la communauté locale », selon le ministère de la Défense nationale.

Toujours selon le quotidien, la mairesse de Saint-Félix-de-Valois, Audrey Boisjoly, a été informée ces jours derniers de la situation par l’élu lui-même. Insistant sur le fait que les agissements du conseiller municipal n’avaient pas contrevenu au code d’éthique de la ville, elle a indiqué qu’elle n’avait pas l’intention d’intervenir dans ce dossier. « Ça a été fait dans ses fonctions professionnelles. Ça n’a pas de lien avec son poste de conseiller », a-t-elle déclaré en réponse aux questions du JdeM.

CONDAMNÉ À PAYER DES AMENDES DE 24 000 $

Pour sa défense, Denis Renaud a minimisé l’importance de ses démêlés avec l’AMF. « C’est pénal […]. C’est la même affaire que si je vais à la pêche et que je n’ai pas de permis de pêche et que je me fais prendre par un garde-chasse », a-t-il expliqué au Journal. Au passage, il a jouté que sa condamnation n’entachait en aucune manière sa fonction de conseiller municipal. « Ça n’a aucun rapport, a-t-il soutenu. Il y a plusieurs années, j’ai fait confiance à un ami qui avait un plan d’affaires. J’ai embarqué là-dedans. C’est une longue histoire. »

Le 19 septembre dernier, l’élu avait écopé d’amendes totalisant 24 000 dollars après avoir plaidé coupable à un chef d’accusation de placement sans prospectus et à un autre chef de s’être porté garant de la valeur ou du prix éventuel des titres d’Agence d’intervention Lead-er.

La rédaction