Cotisations REER : des prévisions « préoccupantes »

Par La rédaction | 14 février 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Moins d’un Canadien sur cinq a l’intention de cotiser à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) pour l’année fiscale 2016, selon un sondage publié hier par H&R Block.

Plus précisément, le taux de cotisation prévu est de 17 % avant la date limite du 1er mars, soit un pourcentage encore plus faible que celui de l’an dernier (18 %).

Bien qu’elle qualifie ces résultats de « préoccupants », H&R Block assure néanmoins que « tout espoir n’est pas perdu », puisque 65 % des sondés disent avoir compris quelles sont les différences entre un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) et un REER, ainsi que l’incidence de chacun d’eux sur leur déclaration de revenus.

MEILLEURES CONNAISSANCES

« C’est un pas dans la bonne direction, car les résultats du sondage de l’an dernier montraient que seule 50 % de la population canadienne comprenait cette différence. Il est difficile d’expliquer la raison de cet accroissement de 30 % de la compréhension, mais on aurait pu supposer qu’elle aurait entraîné un changement de comportement. Malheureusement, ce n’est pas le cas », commente la firme.

Cette dernière attribue la faiblesse des cotisations à la faible croissance économique qui, pendant plusieurs années successives, s’est traduite par la stagnation des revenus au pays. Statistique Canada annonçait d’ailleurs qu’en 2016, la rémunération des travailleurs, ajustée en fonction de l’inflation, ne connaîtrait aucune augmentation.

« Sans augmentation de salaire, il est difficile de cotiser davantage, voire de cotiser tout court, à un REER ou à un CELI », explique H&R Block.

Au moment de décider s’ils doivent opter pour un REER ou un CELI, les répondants tiennent compte de :

  • leur objectif d’épargne (40 %);
  • la possibilité d’en retirer des sommes sans pénalité (38 %);
  • l’allégement de l’obligation en matière d’impôt (37 %).

LA PREMIÈRE ÉTOILE AUX QUÉBÉCOIS

Ce sont les Québécois (70 %) qui comprennent le mieux l’incidence des REER et des CELI sur leur déclaration de revenus. A contrario, les résidents du Manitoba et de la Saskatchewan (58 %) et du Canada Atlantique (56 %) sont ceux qui ont obtenu les plus mauvais résultats à ce chapitre.

Enfin, les 18 à 34 ans (56 %) se sont montrés les moins susceptibles de comprendre la différence entre les deux, tandis que les 35-54 ans (66 %) et les 55 ans et plus (71 %) ont plus de connaissances en la matière.

« Le fait de voir que le degré de compréhension à l’égard des REER et des CELI a augmenté est une bonne chose, mais le nombre de Canadiens qui cotisent à l’un de ces régimes ou aux deux demeure trop bas. Chaque année, ils devraient, dans la mesure du possible, essayer de tirer avantage de ces régimes pour atteindre leurs objectifs financiers et, grâce à des cotisations à un REER, obtenir le remboursement maximal », conclut H&R Block.

Le sondage a été réalisé en ligne par Angus Reid auprès de 1 521 adultes canadiens. Les résultats ont été pondérés en fonction du niveau de scolarité, de l’âge, du sexe et de la région pour faire en sorte que l’échantillon soit représentatif de l’ensemble de la population. La marge d’erreur était de plus ou moins 2,5 %, 19 fois sur 20.

Le REER, un bon choix pour les propriétaires d’entreprise

Alors que les propriétaires d’entreprise au pays choisissent souvent d’investir leurs fonds excédentaires dans un compte de placement détenu par leur société, un rapport du Groupe des stratégies de Gestion des avoirs CIBC conclut qu’il est généralement plus avantageux à long terme d’investir dans un REER.

« En ce qui concerne l’épargne-retraite, les professionnels […] disposent de deux choix principaux pour reporter l’impôt sur les bénéfices : laisser les fonds excédentaires dans la société à des fins de placement, ou les en retirer et les investir dans un REER individuel. Depuis des années, ils sont confrontés à ce dilemme : lequel constitue le meilleur choix? Compte tenu des divers changements apportés ces dernières années à l’imposition des sociétés et de leurs actionnaires, aujourd’hui, la réponse est l’investissement dans des REER », affirme Jamie Golombek, directeur gestionnaire, Planification fiscale et successorale, Groupe des stratégies de Gestion des avoirs chez CIBC.

QUEL USAGE LES DIRIGEANTS FONT-ILS DE LEURS EXCÉDENTS?

Selon un sondage publié hier par la banque, la grande majorité (87 %) des propriétaires d’entreprise conservent les bénéfices excédentaires dans leur compagnie. Et quand on leur demande ce qu’ils ont l’intention de faire de ces montants, ils indiquent être plus enclins à les investir dans un compte de placement de société que dans un REER.

Lorsqu’on leur a demandé quel usage ils comptaient faire de cet argent, ils ont répondu :

  • le réinvestir dans l’entreprise pour les activités courantes (39 %);
  • le retirer pour un usage personnel ou familial (33 %);
  • l’investir dans un compte de placement dans leur société (27 %);
  • cotiser à un CELI (24 %);
  • cotiser à un REER (21 %) ou à un REER de conjoint (11 %).

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