De plus en plus populaire, le virement Interac devient gratuit

Par La rédaction | 16 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le virement Interac est de plus en plus populaire depuis deux ans, au point où plusieurs institutions financières ont décidé de l’offrir gratuitement à leurs clients, rapporte La Presse.

C’est par exemple le cas de la Banque de Montréal, de la Banque Royale et, depuis le 1er juillet, du Mouvement Desjardins, qui a supprimé les frais de service d’un dollar qu’il prélevait à ses membres lors d’un transfert, précise l’agence QMI. La Banque Nationale prévoit aussi le faire sous peu.

Même s’il a été implanté en 2002, le virement électronique Interac, qui permet à un particulier de transférer de l’argent à un vendeur, un professionnel ou un autre particulier sans l’intermédiaire des cartes de crédit, n’a réellement pris son essor qu’en 2016, lorsque les consommateurs au pays ont effectué quelque 158 millions d’opérations, soit une hausse de 50 % par rapport à l’année précédente. Cette année-là, la valeur totale échangée a atteint quelque 63 milliards de dollars, pour des transferts moyens de 408 dollars, précise La Presse.

ADAPTATION NÉCESSAIRE

Pourquoi un tel délai? « Les coûts d’environ cinq dollars par transaction, la complexité de l’opération et le faible nombre de banques participantes ont manifestement ralenti son adoption. Trois handicaps qui se sont graduellement estompés, de sorte qu’aujourd’hui, il s’agit du moyen de transfert de fonds le plus populaire entre particuliers au Canada », écrit le quotidien montréalais.

Interrogé par le journal, Jan Pilbauer avance aussi une autre explication : « La société a évolué et nous sommes devenus plus à l’aise avec les transactions électroniques. Demander l’adresse courriel de quelqu’un pour lui envoyer de l’argent, ça ne se faisait pas vraiment en 2002. C’était avant l’iPhone », souligne le vice-président, paiements et technologies chez Paiements Canada, organisme chargé de réguler les transactions bancaires.

Autant de raisons qui ont poussé les principales institutions financières au pays à instaurer la gratuité de ce service. « Depuis qu’il est disponible chez Desjardins, en juillet 2013, le virement Interac est une des solutions les plus populaires auprès de nos membres. Selon nos plus récentes estimations, on prévoit atteindre de sept à huit millions de ce type de transaction en 2017. Nous avons donc ajusté nos frais de service pour nous adapter à cette réalité », justifie Valérie Lamarre, porte-parole du Mouvement, dans La Presse.

UN MOYEN DE PAIEMENT ENCORE MARGINAL

Même son de cloche du côté de la RBC, qui estime qu’en 2015, ses clients ont transféré plus de 22 milliards de dollars par le biais des services de paiement entre particuliers. « Nous avons constaté une croissance explosive des paiements entre personnes et nous croyons que cette méthode de transfert va croître de façon exponentielle dans le futur », précise au quotidien Heather Colquhoun, directrice des communications de la banque.

Malgré cette croissance spectaculaire, le virement électronique arrive très loin derrière les modes de paiement traditionnels, observe La Presse. En 2015, on comptait ainsi 54 transactions en argent comptant et 36 par carte de crédit pour un virement électronique, d’après les données de Paiements Canada. Et selon le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO), cette même année, seuls 28 % des Québécois ont effectué des « virements ou transferts d’argent entre personnes à partir du site sécurisé » de leur institution financière.

« On réfléchit maintenant à rendre l’expérience de l’usager encore meilleure en ce qui concerne le virement électronique. Ce ne sera pas seulement entre particuliers, mais entre les commerçants et leurs clients. Pensez à Amazon, chez qui on peut commander simplement en appuyant sur un bouton, ou Apple Pay : quand on voit ces nouvelles idées, les institutions n’ont pas le choix de suivre », conclut Jan Pilbauer.

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