De quel bois sont faits les emprunteurs hypothécaires?

Par La rédaction | 7 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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À peine plus de la moitié (53 %) des acheteurs de propriétés sont au courant des récentes modifications apportées par Ottawa aux règles d’admissibilité en matière de crédit hypothécaire, selon un rapport publié mardi par la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Dans son Enquête 2017 auprès des emprunteurs hypothécaires, la SCHL précise qu’environ un nouvel acquéreur sur cinq a tenu compte de ces changements dans sa décision d’achat.

Destinée à fournir de l’information sur « les comportements, les attitudes et les attentes des Canadiens au moment de contracter, de renouveler ou de refinancer un prêt hypothécaire », cette étude montre notamment que plus des trois quarts (76 %) des emprunteurs ont effectué des recherches en ligne pour trouver des informations sur les différentes options s’offrant à eux.

LA TECHNOLOGIE À L’HONNEUR

La SCHL constate également que l’accès aux renseignements sur les prêts hypothécaires au moyen d’appareils mobiles augmente de façon constante, puisque 31 % des sondés affirment en avoir utilisé un, alors qu’ils étaient 27 % en 2016. Cette année, les ressources qu’ils ont consultées étaient des sites Web de prêteurs (50 %), de courtiers en prêts hypothécaires (25 %) ou les deux (15 %). Ils ont aussi souvent navigué sur des sites permettant de comparer les taux d’intérêt (42 %) ou d’associations du secteur hypothécaire (23 %).

Parmi les répondants ayant cherché de l’information sur le Net, 76 % ont utilisé un calculateur hypothécaire, 51 % ont procédé à une auto-évaluation de leur situation financière et 29 % ont rempli un formulaire d’approbation préalable en ligne.

Près de la moitié des emprunteurs hypothécaires (48 %) affirment qu’ils se sentiraient à l’aise d’utiliser davantage de technologies pour planifier leur prochaine transaction. Ainsi, quatre répondants sur 10 assurent que le fait d’organiser l’ensemble de l’opération au moyen d’applications ou d’outils en ligne sécurisés, sans rencontrer leur conseiller en prêts hypothécaires, ne leur poserait pas problème. Malgré tout, la majorité d’entre eux considèrent qu’il est important de discuter en personne avec un conseiller lors de la négociation (69 %) et de la finalisation (70 %) du prêt.

… ET LES MÉDIAS SOCIAUX AUSSI

L’étude montre aussi que 56 % des sondés aimeraient avoir accès à des outils de gestion de patrimoine pour les aider à se préparer avant la transaction hypothécaire, tandis que près de la moitié (49 %) sont ouverts à l’idée de ne pas se rendre à leur banque, à condition de pouvoir bénéficier d’outils en ligne sécurisés offrant les mêmes services.

En outre, le nombre d’emprunteurs utilisant les médias sociaux pour s’informer sur les prêts hypothécaires augmente rapidement d’année en année, puisqu’il représente désormais 35 % des personnes interrogées, comparativement à 29% en 2016. Facebook (57 %), YouTube (34%) et les blogues (29%) sont les plates-formes qu’ils utilisent le plus.

Selon la SCHL, l’utilisation des médias sociaux est davantage répandue chez les clients de courtiers hypothécaires (59 %, contre 17 % des clients de prêteurs) et chez les premiers acheteurs (42 % par rapport à 36 % des emprunteurs qui renouvellent leur prêt, 29 % des emprunteurs qui refinancent leur prêt et 22% des acheteurs déjà propriétaires). Le recours à ce type de support est plus fréquent chez les emprunteurs nés à l’extérieur du Canada que chez les Canadiens d’origine (43 %, par rapport à 33 %).

LE RÔLE DES COURTIERS IMMOBILIERS

L’enquête relève que parmi les accédants à la propriété, 71 % se sont servis de leurs économies pour leur mise de fonds, tandis que 18 % ont reçu un don d’un membre de leur famille. Comparativement aux autres futurs propriétaires, ces derniers se disent moins à l’aise en ce qui concerne leur niveau d’endettement, moins susceptibles d’avoir suffisamment d’autres biens pour répondre à leurs besoins et ils sont moins sûrs de connaître les ressources à leur disposition en cas de difficultés financières.

Quelque 55 % des acheteurs ont été conseillés sur le montant de la mise de fonds à verser, 24 % s’étant vu recommander de la diminuer et 69 % de l’augmenter pour diverses raisons, comme réduire les intérêts payés et éviter l’assurance prêt hypothécaire.

Avant de se lancer, les emprunteurs consultent souvent un courtier immobilier (72 %) ou demandent conseil à un membre de leur famille (57%) ou à un prêteur hypothécaire (57%), note la SCHL. Au total, 41 % ont indiqué avoir contacté un courtier en prêts hypothécaires mais, parmi toutes les interactions, ce sont celles avec les courtiers immobiliers qui sont jugées les plus utiles.

GARE AUX DÉPENSES IMPRÉVUES!

Enfin, 32 % des sondés ont dû engager des dépenses imprévues pendant le processus d’acquisition de leur habitation, en général pour régler un problème urgent. Dans l’ensemble, 30 % d’entre eux indiquent avoir entrepris des travaux de réparation ou d’amélioration s’élevant à plus de 5 000 dollars depuis qu’ils ont acheté leur habitation et 58 % affirment qu’ils entreprendront probablement de tels travaux au cours des cinq prochaines années.

En mars dernier, la SCHL a sondé en ligne 3 002 emprunteurs hypothécaires récents ayant effectué une transaction au cours des 12 derniers mois au Canada. De ce nombre, 65 % ont renouvelé leur prêt, 15 % ont demandé un prêt de refinancement et 20 % ont contracté un prêt achat (11 % pour les premiers acheteurs et 9 % pour les acheteurs déjà propriétaires)

La SCHL veut mieux détecter les fraudes hypothécaires

À la demande du gouvernement fédéral, la SCHL se dotera prochainement de moyens pour mieux détecter d’éventuelles fraudes hypothécaires, a-t-elle annoncé jeudi. Elle espère ainsi repérer les réseaux de fraude en trouvant de nouvelles façons d’utiliser des outils d’analyse de données.

Si l’on en croit le chef de la direction de l’agence, Evan Siddall, cette décision n’a cependant rien à voir avec les récents événements survenus chez le prêteur hypothécaire Home Capital, qui a subi au cours des dernières semaines les contrecoups d’un scandale concernant des demandes frauduleuses de prêts hypothécaires, rapporte La Presse Canadienne.

SURCHAUFFE DANS L’OUEST

« Nous recherchons des liens entre des individus qui ne sont pas apparents lorsqu’on regarde une seule demande d’assurance hypothécaire, mais qui le deviennent lorsqu’on consulte un grand nombre de demandes. Nous pourrions alors identifier des réseaux et des modèles », explique le vice-président principal de l’assurance à la SCHL, Steven Mennill.

Rappelons que certains observateurs, dont l’Organisation de coopération et de développement économiques, s’inquiètent que le marché immobilier canadien soit en surchauffe, particulièrement les marchés de Toronto et Vancouver, et que cela puisse avoir des conséquences plus larges sur l’économie nationale en cas de récession.

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