Desjardins envisage de vendre ses RVER sans conseiller

Par Fabrice Tremblay | 23 juillet 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le lancement prévu du Régime volontaire d’épargne-retraite (RVER) en janvier prochain oblige les fournisseurs à faire preuve d’ingéniosité afin de réduire les coûts attachés à ce produit, afin de répondre aux exigences du gouvernement en cette matière. Chez Desjardins, on envisage d’offrir ce produit notamment par le biais d’Internet, possiblement sans l’intervention d’un conseiller.

Le Mouvement Desjardins a fait part de son souhait dans un mémoire présenté en mai 2012 à l’Autorité des marchés financiers (AMF). « L’assurance de personnes offre également certains produits qui pourraient très bien faire l’objet d’offre par Internet avec l’intervention optionnelle d’un représentant certifié si tel était le besoin du consommateur. Par exemple, le RVER qui verra le jour prochainement est un produit facile à comprendre comme l’est généralement l’assurance de dommages. Les travailleurs autonomes et autres épargnants voudront sans doute vouloir y adhérer sans représentant par l’entremise d’Internet », écrit le Mouvement Desjardins dans son mémoire présenté dans le cadre de la « Consultation sur l’offre d’assurance par Internet au Québec ».

Chez Desjardins, on indique que l’on n’a pas encore complètement défini les modalités de distribution du RVER, puisque le contenu du règlement sur le RVER n’est pas encore connu. Dans le secteur, les spécialistes s’attendent à ce que le projet de règlement soit publié dans la deuxième moitié du mois d’août.

BALISES TRÈS SERRÉES

« Comme il n’y a pas encore de loi et de règlement, il est encore trop tôt pour statuer sur ce qu’on va faire exactement au 1er janvier 2013 », affirme Éric Filion, vice-président, développement et mise en marché, épargne pour les groupes et les entreprises, chez Desjardins Sécurité financière.

Mais il est acquis que les fournisseurs cherchent des moyens pour réduire les coûts de ce nouveau produit d’épargne. Les premières estimations publiées par le gouvernement montrent que l’État s’attend à des frais de gestion autour de 1 % pour le RVER. « Le gouvernement a mis des balises extrêmement serrées pour le RVER. Donc, pour réussir à répondre aux objectifs du gouvernement, je pense que les fournisseurs vont devoir faire preuve d’imagination et d’ingéniosité. Offrir de bas frais de gestion est un objectif très clairement exprimé par le gouvernement », explique M. Filion.

PLUSIEURS CANAUX

Selon le cadre légal prévu, la distribution du RVER passera par les employeurs. C’est en effet l’employeur qui choisira un fournisseur de RVER, et qui devra s’assurer que ses employés y adhèrent, ou qu’ils ont l’opportunité d’y adhérer. « L’objectif de base du RVER est de rendre les régimes de retraite plus accessibles, souligne M. Filion. Nous, ce qu’on va vouloir faire, c’est d’utiliser tous les canaux possibles pour répondre aux besoins des employeurs et des employés », ajoute-t-il.

« Si pour l’employeur, le besoin de base est de faire affaire avec sa caisse directement, il pourra le faire. S’il a un conseiller avec qui il travaille, c’est parfait aussi. Mais s’il veut simplement être en mesure de répondre aux obligations et de le faire par Internet, cela répondra à ses besoins. Encore une fois, ce qui est important là-dedans, c’est le besoin de l’employé et de l’employeur », soutient M. Filion. Il précise que des équipes chez Desjardins, comme chez plusieurs concurrents, travaillent ardemment pour pouvoir offrir un RVER dès le 1er janvier 2013.

Fabrice Tremblay