Finance : la concurrence viendra des technologies

Par La rédaction | 29 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Que les banques et les assureurs se le tiennent pour dit. Les Canadiens utiliseront de plus en plus des technologies financières proposées par de nouveaux joueurs, indique le plus récent indice en la matière créé par EY.

Le taux d’adoption des nouvelles technologies telles que les applications financières ou les services financiers en ligne pourrait tripler d’ici la fin de l’année au pays, prévoit le cabinet.

Voilà qui n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour les institutions financières traditionnelles. EY désigne comme technologie financière tout service de cette nature « mis au point par des entreprises de services en ligne autres que des secteurs des services bancaires et de l’assurance ».

La concurrence risque donc d’être de plus en plus vive pour les sociétés établies de l’industrie. « Les prestataires de services financiers traditionnels devront faire preuve de beaucoup plus de dynamisme et de créativité pour conserver leurs clients actuels », affirme Michel Bergeron, d’EY.

LE CANADA LOIN DERRIÈRE

Au cours des six derniers mois, seulement 8,2 % des consommateurs canadiens ont utilisé au moins deux produits de technologies financières proposés par de nouveaux joueurs du marché, selon le cabinet.

Le Canada se classe loin derrière cinq autres pays qu’étudie également EY. À titre comparatif, le taux d’adoption des technologies financières atteint :

  • 29 % à Hong Kong;
  • 16,5 % aux États-Unis;
  • 14,3 % au Royaume-Uni.

La moyenne des cinq pays s’élève à 15,5 %.

Qu’est-ce qui explique le retard canadien? Ce n’est pas le manque de confiance à l’égard des technologies financières en général, signale le cabinet, qui a sondé des Canadiens sur leurs comportements des six derniers mois. En effet, seulement 10 % des répondants évoquent cette raison.

« Les clients des institutions financières canadiennes ont toujours affiché des niveaux de confiance élevés » face aux technologies, rappelle Michel Bergeron.

C’est plutôt la méconnaissance de l’existence même de ces nouveaux joueurs qui explique, dans plus de la moitié des cas (57,2 %), le fait qu’ils n’aient pas utilisé leurs technologies financières au cours des six derniers mois.

JEUNES ET RICHES EN MODE RATTRAPAGE

Il n’est pas étonnant d’apprendre que les plus grands adeptes se trouvent chez les jeunes.

Près de 15 % des 18 à 34 ans ont utilisé au moins deux technologies du genre au cours de cette période, suivis des 35 à 54 ans (9,8 %), d’après l’étude. Chez les 55 ans et plus, la proportion est inférieure à 2 %.

On note le même phénomène suivant les revenus :

  • revenu annuel supérieur à 150 000 $ : taux d’adoption de 20 %;
  • revenu entre 70 001 $ et 150 000 $ : 15,1 %;
  • revenu entre 30 001 $ et 70 000 $ : 7,9 %.

PAS TROP TARD POUR LES BANQUES

« Les prestataires de services financiers traditionnels doivent redoubler d’efforts pour se doter d’outils numériques », déclare Michel Bergeron.

Ils devraient profiter du retard qu’accuse le Canada pour s’adapter à la nouvelle réalité et répondre aux besoins des clients d’aujourd’hui « avant que de nouveaux venus sur le marché s’en chargent », conclut son collègue Sylvain Vincent, associé à EY. La rédaction vous recommande :

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