Immobilier : le nombre d’acheteurs étrangers bondit à Montréal

Par La rédaction | 26 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Quelque 235 étrangers ont acquis un bien immobilier à Montréal entre janvier et avril 2017, une hausse majeure si l’on compare à l’année précédente, alors qu’ils étaient 176 durant la même période.

Cette hausse de 40 % pour les quatre premiers mois de l’année 2017 s’ajoute à une hausse de 61 % sur l’année 2016 par rapport à 2015.

« Bien que le nombre d’acheteurs étrangers ait continué d’augmenter dans la région de Montréal depuis le début de 2017, leurs achats ne constituent qu’environ 2 % de toutes les transactions conclues sur le marché résidentiel », précise cependant dans un communiqué Francis Cortellino, chef analyste de marché à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), organisme qui rapporte ces chiffres.

Un pourcentage faible certes, mais qui ne cesse d’augmenter puisqu’il était de 0,9 % en 2015 et de 1,3 % en 2016. Et comme les prix de l’immobilier ont augmenté plus vite qu’à l’habitude sur l’île ces derniers mois, la SCHL juge qu’il est de plus en plus important de suivre l’évolution du nombre d’acheteurs étrangers dans la région de Montréal.

Parmi les acheteurs extérieurs de plus en plus intéressés par ce marché : les Chinois, qui y représentent 17 % des investissements étrangers depuis le début de l’année, contre 10 % durant la même période l’an dernier.

La raison de cette hausse? Possiblement la taxe de 15 % imposée par Vancouver en août 2016 et Toronto en avril dernier aux investisseurs étrangers, qui a entraîné un regain d’intérêt envers la métropole québécoise.

DES PRIX ENCORE BAS

L’idée d’imposer une taxe à Montréal pour les acheteurs internationaux fait débat depuis plusieurs mois, mais le ministre québécois des Finances, Carlos Leitao, ne prévoit pas y procéder à court terme.

Il estime que le nombre d’acheteurs étrangers est pour l’instant « marginal » à Montréal.

Par ailleurs, la métropole a beau être la deuxième plus grande ville du Canada et l’une des plus cosmopolites du monde, les prix de l’immobilier y demeurent relativement bas. Le coût moyen d’une propriété s’y élevait à 364 373 $ en avril, ce qui représente environ le tiers du prix à Vancouver et 40 % du prix à Toronto.

De son côté, la cheffe de l’opposition à l’hôtel de ville de Montréal, Valérie Plante, dit craindre une arrivée massive des acheteurs étrangers, ce qui pourrait nuire aux résidents à faible revenu. Elle souhaite en faire l’un des thèmes de sa campagne lors des prochaines élections municipales à l’automne.

Le rapport de la SCHL stipule en effet que les investisseurs étrangers optent pour des résidences plus chères que la moyenne. Le prix médian des acquisitions chinoises est de 730 000 $. Il se situe à 465 000 $ pour les Américains et 390 000 $ pour les Français, contre un peu plus de 364 000 $ pour l’ensemble du marché montréalais.

Vivre en hauteur, ça se paie

Une récente étude de la firme JLR dévoile que les gens qui vivent entre les étages 21 à 24 des tours à condos doivent débourser un prix médian de 473 960 $ dans Ville-Marie, le Sud-Ouest et Verdun. Souvent, les unités aux étages supérieurs sont plus spacieuses (mais pas toujours) et offrent évidemment des panoramas qui se monnaient, rapporte l’Agence QMI.

Le rapport met l’accent sur le fait qu’un condominum dans une tour de plus de dix étages, que l’on retrouve de plus en plus au centre-ville de Montréal, est ce qu’il y a de plus cher sur le marché montréalais. Entre le 1er janvier 2016 et le 31 mai 2017, le prix médian de ces unités était de 364 423 $.

Un prix qui augmente de 6 à 15 % par tranche de quatre étages.

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