Immobilier : les mauvaises créances explosent

Par La rédaction | 8 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les préavis d’exercice (préavis de saisie) et les délaissements sur les propriétés ont beaucoup augmenté au Québec en octobre, et ce, pour le septième mois consécutif, selon les données publiées par JLR.

Selon les actes publiés au Registre foncier et colligés par la firme, 971 préavis d’exercice ont été émis sur une ou des propriétés dans la province, un bond de 17 % par rapport à octobre 2015.

Sur 12 mois, quelque 10 582 préavis d’exercice ont été publiés dans l’ensemble des régions québécoises, ce qui représente une croissance de 7 % comparativement à l’an dernier. Non seulement le total sur 12 mois continue de grimper, mais il a atteint en octobre « un niveau jamais égalé depuis que la compilation est effectuée », c’est-à-dire en 2009, souligne JLR.

SIMILITUDES AVEC LA PRÉCÉDENTE RÉCESSION

Toujours en octobre, 252 délaissements (des reprises bancaires, par exemple) ont été compilés, soit 38 % de plus qu’à la même période l’an dernier. Il s’agit là encore de la septième hausse en autant de mois, et de la plus forte augmentation de ces sept mois. Sur 12 mois, la progression est de 18 % pour atteindre 2 721 délaissements, soit un total légèrement inférieur à ce qui avait été observé à la fin de 2010 et au début de 2011.

Cette poursuite de la tendance haussière observée dans le secteur des mauvaises créances « ressemble à ce qu’on observait durant la précédente récession au Canada », observe JLR. Selon la firme, plusieurs facteurs peuvent expliquer un tel phénomène. En particulier, il semble que la dette en proportion du revenu disponible des ménages continue de croître au pays, même si les données de Statistique Canada pour le 3e trimestre ne sont pas encore disponibles.

En outre, les délais de revente demeurent longs malgré une légère reprise du marché immobilier cette année.

L’IMPACT DES RÉCENTES MESURES FÉDÉRALES

JLR estime toutefois que les modifications à la réglementation annoncées le mois dernier par Ottawa « devraient à terme contribuer à une diminution du nombre de mauvaises créances ». En instaurant un système de tests de résistance (stress test), les nouvelles mesures réduisent le montant maximal pouvant être emprunté par la majorité des acheteurs dont le prêt est assuré.

« Cela devrait limiter l’endettement excessif et donc les problèmes financiers qui peuvent s’ensuivre », indique la firme.

À court terme, en revanche, cette politique « risque de refroidir le marché en restreignant certains acheteurs potentiels dans le montant qu’ils accorderont à l’acquisition de leur propriété », nuance JLR. Résultat, les délais de revente, déjà historiquement longs, pourraient s’accroître davantage, et les propriétaires aux prises avec des problèmes financiers risquent donc d’avoir encore plus de mal à revendre rapidement leur maison pour rembourser leur créancier.

À noter qu’aucune région administrative n’a connu de diminution des préavis d’exercice et des délaissements sur une période de 12 mois. Ils ont particulièrement bondi au Bas-Saint-Laurent, en Mauricie, en Estrie, en Abitibi-Témiscamingue et en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Des hausses mineures ont également été notées dans plusieurs autres régions, dont celle de Montréal.

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