La Fed pourrait durcir sa politique monétaire à la rentrée

Par La rédaction | 1 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Réserve fédérale pourrait décider de modifier sa politique monétaire dès le mois de septembre, affirme Le Monde dans un article publié vendredi.

Pour établir cette prévision, le quotidien français se base sur « deux petits mots […] mais qui pèsent lourds » utilisés mercredi dernier par la Fed à l’issue d’une réunion durant laquelle elle a décidé de laisser inchangé son taux directeur.

L’institution a annoncé qu’elle envisageait de réduire « relativement vite » le volume des titres financiers qu’elle a accumulés durant la crise financière, alors que dans un communiqué publié en juin, elle se contentait d’indiquer qu’elle avait l’intention de le faire « dans l’année ».

« La nuance peut sembler anecdotique, mais elle est de taille », souligne Le Monde. Cela signifie que la Fed « pourrait durcir sa politique en septembre », abonde Michael Pearce, un analyste de la firme Capital Economics, interrogé par le journal.

Ce dernier souligne que pour comprendre l’importance de l’opération, « encore jamais réalisée par aucune banque centrale », il faut remonter au début de la crise, il y a près de 10 ans, quand la Fed s’est mise à acheter quantité d’obligations du Trésor américain et de titres adossés à des créances hypothécaires afin de soutenir le système financier alors en pleine tourmente.

Résultat, l’institution a fini par se retrouver avec quelque 4 500 milliards de dollars de titres sur les bras à la fin de 2014. Depuis, ce bilan a cessé d’augmenter, mais ne diminue pas non plus, car elle rachète les titres arrivant à échéance, explique Le Monde. Ce sont ces rachats qu’elle pourrait arrêter à l’automne. « Pour les marchés et l’économie, l’effet sera proche d’un durcissement des conditions de crédit, susceptible de peser sur l’activité s’il est mal piloté », souligne le quotidien.

PAS DE RELÈVEMENT DES TAUX

Mercredi, la Réserve fédérale a qualifié l’amélioration du marché du travail aux États-Unis de « solide », estimant cependant que l’économie américaine enregistrait une croissance « modérée » et se disant toujours préoccupée par la faiblesse de l’inflation.

En raison de la faible augmentation des prix, qui devrait continuer au cours des prochains mois, la banque centrale « devrait renoncer à relever encore ses taux directeurs cette année », jugent Kathy Bostjancic et Terry Sheehan, analystes chez Oxford Economics, dans une note citée par Le Monde.

Janet Yellen sera-t-elle reconduite à la tête de la Fed?

La démocrate Janet Yellen, dont le mandat à la tête de la Fed prend fin au début de février 2018, « n’apparaît pas si mal placée » dans la course à la présidence de la banque centrale, rapporte l’Agence France-Presse (AFP). À l’appui de ce pronostic, l’agence cite une récente entrevue accordée au Wall Street Journal (WSJ) par Donald Trump, qui indique que l’actuelle patronne de la Fed est « assurément en lice », mais qu’il pense aussi à l’ex-numéro deux de la banque d’affaires Goldman Sachs, Gary Cohn, pour occuper ce poste.

Aujourd’hui conseiller économique en chef à la Maison-Blanche, ce dernier, âgé de 56 ans, est un proche du président républicain. Si sa candidature est retenue, ce serait la première fois « depuis des décennies » qu’un ex-banquier dirigerait la Fed, où se retrouvent plutôt habituellement des économistes et des universitaires, souligne l’AFP.

« JE L’AIME BIEN », AFFIRME DONALD TRUMP

Selon l’agence de presse, Donald Trump ne semble pas encore avoir pris sa décision, même s’il affirme désormais apprécier Janet Yellen, qu’il avait pourtant vilipendée tout au long de la campagne électorale en assurant qu’elle conservait les taux d’intérêt à un niveau historiquement bas pour favoriser son adversaire démocrate, Hillary Clinton.

« Je l’aime bien. J’aime bien son style. Je crois qu’elle a fait un bon boulot. J’aimerais voir les taux d’intérêt rester bas. Historiquement, c’est quelqu’un qui a été favorable aux taux bas », a déclaré le président au WSJ. S’il décidait de reconduire l’actuelle dirigeante de l’institution, le milliardaire « prendrait le pari de la continuité » et aurait « l’assurance d’une politique monétaire favorable à l’emploi, mais aussi à la Bourse », puisque celle-ci a largement profité des taux d’intérêt bas, observe l’AFP.

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