La revente de propriétés se porte plutôt bien

Par La rédaction | 22 juin 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que s’achève le premier semestre 2016, les ventes de propriétés existantes augmentent dans la plupart des grandes agglomérations québécoises et la hausse annuelle des prix s’est légèrement accélérée à plus de 2 %, selon une note de Desjardins Études économiques.

Toutefois, l’offre d’habitations demeure trop abondante, ce qui limite la construction neuve de maisons unifamiliales et de copropriétés, nuance son auteure.

« La dynamique s’avère donc bien différente de celle qui prévaut ailleurs au pays », explique Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement. En effet, tandis que « les marchés de l’Ontario et de la Colombie-Britannique sont en plein essor », on assiste à « une chute des ventes et des prix » dans les provinces productrices de pétrole.

Le Québec se situe entre ces deux extrêmes en évoluant « à un rythme modéré », ce qui devrait « atténuer les inquiétudes de surchauffe et les risques de correction brusque du marché immobilier résidentiel ».

LES VENTES POURSUIVENT LEUR REMONTÉE

Le nombre de maisons unifamiliales et de copropriétés vendues par l’entremise d’un courtier immobilier a poursuivi sa remontée depuis le début de l’année, avec une hausse de 6 % de janvier à mai par rapport à la même période en 2015 dans les deux segments de marché, indique Hélène Bégin. Si les prix ont « progressé modestement » pour les premières, ils ont en revanche stagné pour les secondes.

Le bassin de résidences à vendre a rétréci depuis le début de l’année, de sorte que les conditions de marché se sont un peu améliorées pour les vendeurs. « Malgré cela, le déséquilibre s’avère encore important et les acheteurs ont l’embarras du choix pour les copropriétés », écrit l’économiste.

Selon les données de JLR, près du tiers des copropriétés achetées au cours des trois dernières années et revendues par la suite l’ont été à un prix égal ou moindre que leur prix d’achat initial. Autrement dit, « les ménages qui acquièrent une copropriété et qui la revendent dans un court délai ont moins de chance de récupérer le montant déboursé à l’achat, surtout si tous les frais associés à la transaction sont pris en compte », souligne Hélène Bégin.

En revanche, pour ceux qui ont acheté il y a plusieurs années et qui ont profité de l’ascension annuelle des prix de 5 % à 10 % au début de la décennie, « un profit est pratiquement assuré à la vente même si les prix ont baissé récemment à certains endroits ».

LE MARCHÉ DES COPROPRIÉTÉS SE DÉTÉRIORE

Bien que les prix se stabilisent à l’échelle provinciale et dans la région métropolitaine de Montréal, ils diminuent depuis un certain temps dans plusieurs agglomérations, indique Hélène Bégin, qui précise que dans la grande région de Montréal, le ratio vendeurs/acheteurs s’est « replié un peu » récemment, entre autres grâce à la baisse de 25 % des mises en chantier enregistrée l’an dernier.

De nombreux projets aujourd’hui en construction, notamment au centre-ville de Montréal, s’ajouteront bientôt à l’offre d’unités disponibles. Toutefois, « même si le rythme des ventes est nettement plus rapide depuis la fin de 2015 dans ce secteur, certains projets suscitent peu d’engouement et quelques-uns ont dû être suspendus ou annulés ».

LES MISES EN CHANTIER VONT CONTINUER À BAISSER

Bien que les conditions du marché de la revente se soient améliorées récemment pour les maisons et les copropriétés, le déséquilibre est encore trop important pour espérer une relance de la construction à court terme, estime Hélène Bégin.

Par conséquent, « la tendance baissière des mises en chantier devrait se poursuivre d’ici la fin de 2016 et fera place à une certaine stabilité en 2017 », tandis que le niveau annuel des mises en chantier devrait avoisiner 37 000 unités cette année et l’an prochain, soit sensiblement le même nombre qu’en 2015 (37 926 nouveaux logements).

De leur côté, les ventes de propriétés existantes devraient continuer à se redresser au cours des prochains mois et en 2017, même si la progression des prix restera « modérée avec une hausse d’environ 2,5 % en moyenne cette année, puis de 3 % l’an prochain ».

Qui soutient l’immobilier résidentiel?

Selon une récente étude de l’Institut de la statistique du Québec, les ménages déjà propriétaires versent en moyenne une mise de fonds de près de 30 % lors de l’achat d’une nouvelle maison.

Par ailleurs, la moitié des ménages ont complètement remboursé leur hypothèque 20 ans après l’acquisition, tandis qu’environ 10 % des propriétés sont entièrement payées à l’achat.

Conclusion de Desjardins : même si les premiers acheteurs sont moins présents sur le marché, la situation plus favorable de plusieurs propriétaires actuels permet de soutenir l’immobilier résidentiel.

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