L’Amérique du Sud fait un demi-sourire aux investisseurs

Par La rédaction | 12 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Desjardins voit une embellie dans les économies de l’Amérique latine, qui pourraient offrir des occasions d’investissements intéressantes, réservées toutefois à ceux qui n’ont pas froid aux yeux.

Après une montée en force grâce à la locomotive qu’était le Brésil, considéré comme un pays émergent prometteur, l’Amérique latine a connu des années forts difficiles. La diminution des prix des matières premières, la faiblesse de la demande chinoise, une inflation élevée causée en bonne partie par la baisse des devises sud-américaines par rapport au dollar américain et les tiraillements politiques ont précipité quelques pays de la région dans une profonde récession, dont le Brésil. La croissance lente des importations dans les pays développés, mais surtout en Chine, a fait mal à ces pays exportateurs.

LE MOTEUR S’ÉTOUFFE

Le PIB du Brésil est le 7e plus important du monde. À lui seul, il représente 42 % de l’Amérique latine. Il va sans dire que la santé de son économie a des répercussions chez ses voisins, notamment l’Argentine, la Bolivie et le Paraguay. Après avoir pris un bel élan au tournant du siècle, enregistrant une croissance réelle de 3,6 % de 2000 à mi-2013, les choses se sont gâtées. La chute des prix des matières premières a fragilisé son économie et les scandales politiques et financiers ont entamé la confiance des investisseurs, déjà devenus méfiants envers les pays émergents.

Le pays s’est enlisé dans une récession, mais peut rêver à une embellie. Le prix de plusieurs matières premières, dont le minerai de fer, principale exportation du pays, le café et le pétrole, sont à la hausse. Plusieurs indicateurs, notamment les indices de confiance, commencent à pointer vers le haut. L’indice mensuel d’activité économique de la Banque nationale du Brésil a augmenté au cours de deux des trois derniers mois et les marchés ont bien accueilli le changement à la tête du gouvernement, rapporte Desjardins.

La nomination d’Henrique Meirelles, ex-président de la Banque centrale, au poste de ministre des Finances a rassuré. Le fait que plusieurs des nouveaux ministres et alliés politiques du président soient dans le collimateur de la justice pour corruption ne semble pas peser lourd dans la balance pour ce gouvernement de droite, qui promet de couper dans les dépenses publiques.

DES INDICES BOURSIERS EN HAUSSE

Les principaux indices boursiers du continent ont connu une très forte croissance depuis le début de l’année, notamment au Pérou, où la Bourse a bondi de 60 % en 2016, après une contraction assez importante en 2015. Selon Desjardins, il devrait en résulter une hausse des profits si la conjoncture continue de s’améliorer. Les perspectives sont semblables à celles des États-Unis ou du Canada, juge le Mouvement.

Il ne faut toutefois pas trop compter sur la forte appréciation des devises de plusieurs pays pour gonfler ses gains sur les bourses sud-américaines. Ces mouvements risquent de ne pas se poursuivre, prévient Desjardins, en raison de la force de l’inflation dans certains pays comme le Brésil et l’Argentine. Les devises ne devraient donc pas augmenter terriblement la valeur de la Bourse une fois calculée en dollars américains ou canadiens.

Bref, si plusieurs des freins, globaux et nationaux, qui ralentissaient la croissance économique dans ces pays se sont atténués, leur économie demeure fragile.

« Si la croissance économique mondiale parvient à se maintenir à un rythme satisfaisant et que les réformes politiques continuent d’aller de l’avant, les opportunités pour les investisseurs intéressés à l’Amérique du Sud devraient se montrer plus nombreuses et plus intéressantes, tout en demeurant relativement risquées », conclut Desjardins.

La rédaction vous recommande :

La rédaction