Le banquier le plus détesté d’Espagne est décédé

Par La rédaction | 24 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Miguel Blesa, entrant au procès des « cartes black ». (Photo : Marta Jara / eldiario.es)

Condamné en février à six ans de prison pour détournement de fonds, « le banquier le plus détesté d’Espagne » s’est suicidé mercredi dernier, rapporte Le Monde.

Président de Caja Madrid entre 1996 et 2010, Miguel Blesa a été le premier banquier espagnol de la crise à mettre brièvement les pieds en prison en 2013. Ses démêlés avec la justice étaient liés à l’affaire des « cartes black », des cartes de crédit « de complaisance » distribuées aux membres du conseil d’administration de Caja Madrid à partir de 2003. Son sort devait être définitivement fixé lors de son procès en appel.

L’ex-banquier de 69 ans a également été impliqué dans l’affaire des « participations préférentielles », des produits financiers complexes vendus au début de la crise qui ont mené à la ruine de 300 000 petits épargnants.

HUÉ DANS LA RUE

Miguel Blesa était considéré comme le principal responsable de la quasi-faillite de Caja Madrid, institution financière semi-publique à vocation sociale. Sous sa direction, la taille de la caisse d’épargne a quintuplé en raison de l’augmentation incontrôlée des crédits concédés.

Hué dans la rue, insulté par les manifestants, parfois agressé par des retraités ruinés, Miguel Blesa était connu pour son arrogance, son goût du luxe et son amour de la chasse, y compris d’espèces protégées. Caja Madrid a rémunéré le dirigeant à hauteur de 12 millions d’euros (environ 17,5 M$ CAD) entre 2007 et 2010, avant de s’écrouler sous le poids de sa dette et de ses crédits toxiques. Lors de son « règne », Miguel Blesa paradait dans des voitures de luxe et buvait de grands crus aux frais de l’établissement.

D’autres ex-banquiers espagnols, comme Rodrigo Rato, le successeur de Miguel Blesa à Caja Madrid, attendent encore d’être jugés pour leur rôle dans la crise financière.

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