Le REEI, un secret bien gardé

Par La rédaction | 7 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Seulement 16 000 personnes se prévalent du Régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI) au Québec, alors qu’ils sont 125 000 à avoir des handicaps suffisamment graves pour y avoir droit.

Voilà ce qui ressort d’une enquête publiée un peu plus tôt cette semaine par Radio-Canada. La chaîne d’information rappelle qu’Ottawa a instauré le REEI en 2008 pour permettre aux personnes handicapées de mettre de l’argent de côté pour assurer leur avenir. Huit ans après son entrée en vigueur, il est encore largement méconnu.

Un conseiller en a pourtant fait sa spécialité en la personne de Guillaume Parent, lui-même atteint de paralysie cérébrale. Lorsqu’en 2010, il a constaté que le régime était inconnu des personnes qui en ont le plus besoin, il a créé Finandicap.

« Dès que quelqu’un est reconnu handicapé par le crédit d’impôt fédéral, qu’il soit pauvre ou riche, qu’il travaille ou qu’il soit sur l’aide sociale […], il est avantageux pour la quasi-totalité de ces gens-là d’ouvrir un REEI », affirme-t-il à Radio-Canada.

Selon le notaire Laurent Fréchette, lui aussi interrogé par Radio-Canada, une contribution de 1 500 $ par année permet d’obtenir le maximum de subventions annuelles auxquelles on peut avoir droit.

« Une famille ou une personne pourrait avoir contribué sur une période de 20 ans 1500 $ par année, soit 30 000 $, et l’État aura versé 90 000 $, et elle se retrouvera avec 120 000 $ qui auront été mis à l’abri pour assurer ses vieux jours », souligne-t-il.

UNE LOURDEUR ADMINISTRATIVE DISSUASIVE

La mère d’un jeune homme trisomique de 22 ans affirme quant à elle qu’il s’agit d’un des secrets les mieux gardés du gouvernement canadien. Elle cotise depuis peu pour son fils afin que celui-ci puisse avoir des sommes disponibles lorsque ses parents prendront leur retraite, seront vieux ou fatigués, ou même disparaîtront.

Elle explique cependant que la lourdeur administrative a un effet dissuasif et qu’il lui a fallu six mois pour rassembler toutes les preuves et préparer le dossier de son fils.

Guillaume Parent abonde dans le même sens, soulignant que les institutions financières s’intéressent peu au REEI. Selon lui, le Québec accuse par ailleurs un retard de trois ou quatre ans par rapport aux autres provinces. Il croit également que le gouvernement provincial devrait instaurer un incitatif pour l’épargne-invalidité, comme il l’a fait pour l’épargne-étude.

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