Lents progrès de la diversité dans l’industrie

Par La rédaction | 5 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une conseillère discute avec une cliente.
Photo : kate_sept2004 / istockphoto

On retrouve de plus en plus de femmes dans l’ensemble du personnel des institutions financières, mais les progrès sont plus lents du côté des postes de direction, rapportait récemment La Presse.

Chez Desjardins, les femmes sont nettement majoritaires, représentant 66 % des travailleurs. Toutefois, elles n’occupent que 38 % des postes de cadres supérieurs. Idem à la Banque Nationale, où 58 % des employés sont des femmes, mais seulement 38 % des cadres. À la Banque Laurentienne, on retrouve 55 % de femmes dans l’organisation. Fait à noter : celles-ci occupent 9 des 19 postes de direction.

Les femmes détiennent aussi 33 % des sièges du conseil d’administration de la Fédération des caisses Desjardins, contre 43 % à la Banque Nationale et la moitié des sièges à la Banque Laurentienne. 

Une enquête récente du gouvernement canadien estimait à 27 % la disponibilité sur le marché du travail des femmes pour les postes de cadre en services financiers, contre 48,2 % sur l’ensemble du marché du travail. La même enquête relevait toutefois que « la hausse marquée de leur niveau de scolarité dans le domaine des affaires devrait se traduire par une hausse de la disponibilité des femmes pour les postes de gestion ».

DE L’AIDE À L’INTERNE

Chez Desjardins, où Monique Leroux a mené la barque de 2008 à 2016, on crée des partenariats avec des groupes, notamment de femmes d’affaires, et on met sur pied des programmes afin d’identifier les femmes dotées d’un fort potentiel et de favoriser leur ascension.

La Banque Nationale mise sur le coaching et d’autres interactions pour développer les talents. Depuis 2012, l’institution compte aussi sur le réseau Femmes en tête afin d’appuyer les membres de gent féminine désireuses de progresser en tant que gestionnaires. 

Quant à la Laurentienne, elle s’était distinguée en 1998 en devenant la première banque canadienne à nommer une femme à la tête de son conseil d’administration. « Cette diversité hommes-femmes fait partie de notre ADN », confie Hélène Soulard, vice-présidente adjointe aux communications.

Plus de diversité chez les clients fortunés Récemment nommée directrice régionale, Gestion privée pour Goldman Sachs à New York, Nicole Pullen Ross constate plus de diversité au sein des clients qu’il y a vingt ans.

Mme Ross a aussi travaillé à Philadelphie et Washington. Sa nomination fait d’elle l’une des femmes noires les plus en vue dans les hautes sphères de la finance américaine. Elle constate que les clients se concentrent moins dans la catégorie des « hommes blancs âgés ». Les femmes entrepreneures et les familles multigénérationnelles qui gèrent conjointement leurs fonds se font plus nombreuses. 

Elle note aussi que beaucoup plus d’athlètes et d’artistes font appel aux services de gestionnaires de patrimoine. Elle les considère comme des entrepreneurs, qui ont toutefois quelques besoins spécifiques. Par exemple, leur popularité en fait des cibles potentielles pour les arnaques ou les offres d’investissement douteuses. La conseillère met donc l’accent sur la gestion du risque et la prévention de la fraude. 

« La plupart de leurs défis sont les mêmes, précise-t-elle. Ils sont similaires à nos clients entrepreneurs qui ont passé leur vie à parfaire leurs habiletés. »

La rédaction