Les FNB à effet levier : un pari risqué

Par Stéphane Rolland, Les Affaires | 19 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Votre client croit que la Bourse continuera son ascension et veut jouer le tout pour le tout. Il existe des FNB qui permettent de doubler, voire tripler sa mise. Le hic? Ces produits accentuent les hausses… mais aussi les baisses de l’indice de référence.

Leur nom : les FNB à effet levier. En utilisant des contrats à terme, ces produits cherchent à reproduire les mouvements quotidiens d’un indice à une échelle allant du double au triple, selon le fonds.

Dans un contexte de croissance des marchés à long terme, augmenter sa mise semble un choix raisonnable. Mais la manière dont ces produits sont conçus fait en sorte que cette intuition est fautive, prévient Daniel Straus, du Groupe de recherche et stratégie sur les FNB à la Financière Banque Nationale, en entrevue avec Les Affaires.

DES DISTORSIONS À LONG TERME

« Le problème, c’est qu’on peut investir dans un FNB indiciel à long terme sans se préoccuper de la volatilité à court terme, explique l’analyste. Pour les FNB à effet levier, la volatilité a un effet crucial et elle va gruger votre position. »

À court terme, ces produits tentent de remplir leur rôle chaque jour. À long terme, d’importantes distorsions se manifestent. Prenons le HSU d’Horizons, le FNB à levier du S&P 500. Depuis sa création, en 2010, le FNB a généré un rendement annuel composé de 10,46 %. En comparaison, le rendement du S&P 500 a été de 9,8 % pendant la même période. On est loin du double.

La distorsion pourrait être encore plus dramatique à long terme, prévient M. Straus. « Si le S&P 500 efface 50 % en un jour en raison d’une crise financière, le FNB vaudra zéro tandis qu’un fonds indiciel conservera la moitié de sa valeur et pourra profiter d’une éventuelle reprise », explique M. Straus.

Stéphane Rolland, Les Affaires