Les marchés doivent-ils craindre juin?

Par La rédaction | 31 mai 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les marchés financiers doivent-ils trembler à l’approche de juin? Plusieurs événements politiques et économiques majeurs surviendront et seront susceptibles de les faire chuter

Il faudra redoubler de vigilance, estime le responsable d’études de marchés chez IG France Alexandre Baradez, qui signe une lettre à ce sujet dans Les Échos. Selon lui, le mois de juin pourrait donner des sueurs froides en raison de la densité des événements majeurs et de leur impact potentiel sur les marchés.

Première échéance : 2 juin. La réunion des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à Vienne remettra sur la table la question du gel de la production. Cette option avait été écartée à Doha en avril, notamment en raison des tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Ce dernier n’est pas très intéressé à un gel de la production, au moment où la levée des sanctions lui permet justement de recommencer à exporter plus facilement son pétrole. Alexandre Baradez rappelle que la hausse des cours du brut tient à la conviction des marchés qu’un accord pourra cette fois survenir. Un nouvel échec pourrait entraîner une correction des prix du baril, qui sont remontés aux alentours de 50 $ au cours des derniers jours.

Seconde échéance : 2 juin également. La Banque centrale européenne (BCE) se réunit le même jour que les pays de l’OPEP. Ewald Nowotny, de la BCE, a lié le niveau d’inflation au cours du pétrole dans une déclaration récente, soulevant des questionnements chez les analystes. Puisque les prix du brut sont à la hausse, faut-il voir dans ces mots le signe avant-coureur de politiques moins accommodantes de la BCE?

Troisième échéance : 23 juin. C’est la date du référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (Brexit). Pour l’instant, les anti-Brexit mènent dans les sondages, ce qui a fait bondir la livre sterling depuis quelques semaines. Excès d’optimisme? L’approche du référendum pourrait créer de la volatilité autour de cette devise.

Quatrième échéance : 26 juin. De nouvelles élections auront lieu en Espagne. Les partis ayant été incapables de former un gouvernement après les élections législatives de décembre, les Espagnols devront retourner aux urnes. Alors que le budget espagnol est déjà sous surveillance de Bruxelles, les marchés craignent l’arrivée de la gauche radicale (Podemos) au pouvoir, d’autant plus qu’elle a récemment annoncé une alliance avec Izquierda Unida, autre parti d’extrême-gauche.

Alexandre Baradez ajoute à ces événements la situation économique incertaine de la Chine, notamment le comportement du yuan, en baisse par rapport au dollar américain, et la possibilité de voir la Réserve fédérale des États-Unis relever ses taux dès le mois de juin. L’été ne sera pas de tout repos sur les marchés!

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