Les marchés euphoriques, mais jusqu’à quand?

Par La rédaction | 9 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Si l’euphorie boursière qui a suivi l’élection surprise de Donald Trump en novembre a propulsé les actions américaines vers de nouveaux sommets dans les dernières semaines de 2016, les prochains mois pourraient être plus difficiles, rapporte Reuters.

L’indice Standard & Poor’s 500 de la Bourse de New York a ainsi gagné plus de 9,5 % l’an dernier, et même près de 12 % si l’on inclut les dividendes réinvestis.

Plus de la moitié de ces gains ont été engrangés en moins de deux mois, après l’élection du magnat de l’immobilier à la présidence des États-Unis. Et pour 2017, les investisseurs s’attendent à ce que l’indice progresse d’environ 6 %, selon Reuters.

DES HAUSSES PARTOUT

L’indice Dow Jones a pour sa part gagné 13,4 % sur l’ensemble de l’année dernière (plus de 16 % en incluant les dividendes réinvestis). Vendredi, il a même frôlé la barre des 20 000 points, soit un nouveau pic historique, tandis que la Bourse de New York finissait en hausse de 0,4 %, enchaînant elle aussi les records et poursuivant sur son élan haussier.

Durant la seule première semaine de l’année, le Dow Jones a gagné 1 %, le S&P 500 1,7 % et le Nasdaq 2,6 %, précise Reuters.

« Après avoir redouté une victoire de Donald Trump avant le scrutin, les investisseurs font désormais le pari que le programme économique de l’homme d’affaires, avec son mélange de relance budgétaire, de baisses d’impôts et de dérégulation, sera favorable aux affaires et, partant, au marché des actions », explique l’agence de presse.

Par ailleurs, les fonds d’actions basés aux États-Unis ont engrangé 11,8 milliards de dollars d’entrées nettes sur la dernière semaine de 2016, un résultat qui tranche avec la tendance observée durant la majeure partie de l’année, et « qui traduit le regain d’intérêt pour les actions américaines », souligne Reuters.

GARE À UN POSSIBLE RETOUR DE BÂTON

Toutefois, cette euphorie des marchés pourrait ne pas durer. Le spectaculaire rebond de Wall Street enregistré depuis deux mois « incite certains intervenants à se montrer prudents », du moins jusqu’à ce que les premières mesures du nouvel occupant de la Maison-Blanche produisent les effets escomptés par les investisseurs.

« Certains professionnels mettent en avant plusieurs facteurs préoccupants » en ce début d’année, notamment le niveau élevé des valorisations comparativement aux moyennes historiques ainsi que la probabilité élevée que la Réserve fédérale procède à « plusieurs relèvements » de ses taux d’intérêt au cours des prochains mois, ajoute Reuters.

« Si la hausse des deux derniers mois est liée aux espoirs placés dans la future présidence Trump, Wall Street pourrait accuser le coup si le futur locataire de la Maison-Blanche décevait ou revenait sur certaines de ses promesses », poursuit l’agence de presse.

JANVIER EST SOUVENT UN MOIS DIFFICILE

Le mois de janvier est traditionnellement difficile pour les actions, observe également Reuters, qui rappelle que le S&P 500 a perdu au moins 3 % durant les mois de janvier 2014, 2015 et 2016, ce dernier ayant même été marqué « par la plus forte baisse en 10 séances jamais subie par le S&P », notamment en raison de la chute des cours des matières premières et du ralentissement de l’économie chinoise.

Le marché risque d’être mis à l’épreuve très rapidement, prévient l’agence, car « certains investisseurs pourraient bien avoir attendu le changement d’année pour vendre une partie de leurs titres dans l’espoir de bénéficier d’éventuels allégements fiscaux » décidés par la future administration républicaine.

« Beaucoup de gens ont reporté leurs prises de bénéfices de cette année car ils s’attendent à ce que les barèmes d’imposition soient abaissés. On pourrait donc assister à une baisse en début d’année si les investisseurs prennent une partie des bénéfices après avoir attendu pour le faire », explique à l’agence Paul Nolte, gérant de Kingsview Asset Management.

« L’enthousiasme [des marchés] s’explique non seulement par la victoire de Trump, mais aussi par le fait que les républicains ont réussi à garder le contrôle du Sénat, ce qui était inattendu. Mais il ne faut pas croire que tout cela est gravé dans le marbre. Tout devra être précisé, débattu, on ne sait pas dans quelle mesure, et il faudra mettre tout ça en application », conclut Scott Wren, responsable de la stratégie action du Wells Fargo Investment Institute.

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