Les parents, source d’information financière fiable… mais incomplète

Par La rédaction | 16 juin 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Portrait of family keeping their hands one another at home

Plus d’un Québécois sur deux juge pertinents les conseils financiers que leur offrent leurs parents ou tuteurs, révèle un récent sondage de la banque TD. Mais ces recommandations tiennent-elles la route?

En partie, répond Émile Khayat, directeur de succursale TD Canada Trust par voie de communiqué. Parce que le diable, c’est bien connu, se cache dans les détails.

« Bien que les fondements de ces conseils soient tout à fait valables, nous devons préciser ces concepts universels, tels que celui du fonds de prévoyance, afin de comprendre ce qu’ils signifient réellement, croit-il. À partir de là, nous pouvons transformer ces conseils en objectifs mesurables faciles à atteindre. »

Trois conseils sont les plus souvent édictés par les parents et tuteurs :

  • Ne vivez pas au-dessus de vos moyens (62 %);
  • Mettez de l’argent de côté pour les mauvais jours (50 %);
  • Économisez un pourcentage de chaque paie (38 %).

MAIS ENCORE?

Des conseils forts respectables, mais manquant de précision, selon la TD. Par exemple, ne pas vivre au-dessus de ses moyens traduit une méfiance, souvent de bon aloi, envers le crédit.

Tout le monde ou presque a des dettes, mais personne ne les voit d’un bon œil et il est de bon ton de mettre ses enfants en garde contre ce qui est souvent perçu comme un fléau. Mais cela n’aide pas à distinguer les « bonnes » dettes des « mauvaises ».

Pour Émile Khayat, le crédit peut s’avérer très utile lorsqu’employé de manière responsable. Un prêt hypothécaire, par exemple, permet d’acquérir un actif tangible qui prendra de la valeur. À l’inverse, le report continuel d’un solde de carte de crédit devient vite un fardeau financier.

Un conseiller pousserait donc ce conseil plus loin, en suggérant plutôt de faire un budget complet.

« Il faut faire le suivi des dépenses par rapport à un budget qui tient compte des dépenses essentielles et discrétionnaires, de l’épargne et du remboursement des dettes », confirme M. Khayat.

COMBIEN DE MAUVAIS JOURS?

Mettre de l’argent de côté pour les mauvais jours est un conseil fort juste. Mais pour combien de mauvais jours? À quoi devrait ressembler un fond de prévoyance?

Il devrait valoir de trois à six mois de revenu, selon Émile Khayat. « Il n’est pas réaliste de penser qu’on peut créer un fonds d’urgence en claquant des doigts », prévient-il cependant.

Il suggère d’épargner d’abord l’équivalent de deux mois de revenu en une année, puis de doubler cette épargne l’année suivante. Cela représente tout de même un effort appréciable. Pour un revenu de 65 000 $, il s’agit d’épargner 210 $ par semaine pendant un an, pour en arriver à la rondelette somme de 10 800 $, équivalent à deux mois de revenu.

Et économiser un certain pourcentage de chaque paie, d’accord… Mais combien? La TD suggère 10 %. Il sera alors plus facile de financer les vacances, les loisirs, les projets d’études et, bien sûr, l’épargne en vue de la retraite. Pour y arriver, le virement automatique demeure un outil privilégié.

Discuter de ces recommandations peut être une manière amusante et efficace pour le conseiller d’ouvrir un dialogue plus général sur les habitudes financières et les objectifs d’épargne ou d’investissement d’un client. Histoire de transformer ces « remèdes » de grand-mère en stratégie précise et efficace, en tenant compte de la situation financière réelle de chacun.

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