La fermeture d’une succursale de CIBC décriée

Par La rédaction | 28 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : 123rf

Des organismes socioéconomiques de Port-Cartier se mobilisent contre la décision de la Banque CIBC, confirmée le 18 janvier dernier, de fermer sa succursale le 22 août prochain dans cette petite municipalité de la Côte-Nord. 

Lors de la confirmation de la fermeture, le porte-parole Jason Wesley avait fait valoir que plus de 80 % des opérations des clients de la banque se font désormais hors-succursale, au moyen des services en ligne, mobiles et téléphoniques. Cela justifierait la fermeture d’un petit nombre de centres bancaires ruraux et urbains. 

Les organismes socioéconomiques de Port-Cartier ne le voient pas de cet œil et se mobilisent pour conserver leur succursale. Le 25 janvier, la Chambre de commerce de Port-Cartier, la Ville de Port-Cartier et Développement économique Port‑Cartier annonçaient lors d’une conférence de presse leur volonté de s’unir pour faire renverser la décision de la banque. 

70 KM PLUS LOIN

Ces organismes déplorent que la fermeture compliquera la vie des clients de la CIBC, les particuliers comme les PME, qui devront se déplacer à Sept-Îles pour effectuer certaines transactions. Or, 70 kilomètres séparent les deux villes. Un trajet de 45 minutes dans des conditions de route normales. Les usagers de la 138 savent pourtant bien que les « conditions de route normales » se font rares dans ce coin de pays où l’hiver est particulièrement rude. Les gens de Port-Cartier dénoncent une décision prise à Montréal ou Toronto, par des gens qui ne comprennent pas la réalité des régions éloignées.

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INCIDENCE ÉCONOMIQUE

Mais les inquiétudes des acteurs socioéconomiques de municipalités de moins de 6 000 habitants ne se limitent pas aux éventuels désagréments subis par les clients de la banque. Ils s’inquiètent surtout des effets sur l’écosystème économique de la ville.

« Les gens qui vont se déplacer à Sept-Îles pour arriver et aller au comptoir de la CIBC, ils vont en profiter sûrement pour magasiner à Sept-Îles, donc c’est l’économie locale qui va en souffrir », déplorait le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, lors de l’annonce de la fermeture. 

Du côté de Développement économique Port-Cartier, on s’attriste d’un coup porté à la diversification du tissu économique de la ville. « La CIBC a pignon sur rue à Port-Cartier depuis plus de 57 ans et est considérée à juste titre comme une institution de prestige, rappelle Daniel Camiré, vice-président de l’organisme. Nous avons besoin de ce service essentiel dans notre ville. »

Même son de cloche à la Chambre de commerce de Port-Cartier. « La Banque CIBC nous assure une diversification du tissu économique et social, soutient le président Jean-Marie-Potvin. Sa présence dans notre milieu reste indispensable pour les clients individuels et commerciaux. Nous demandons avec insistance aux dirigeants de la Banque de réévaluer leur décision. »

INVITATION À SE MOBILISER

Les organismes ont invité les citoyens à déposer des plaintes officielles auprès de la banque, à laquelle ils ont eux-mêmes remis une lettre. Ils soutiennent aussi avoir l’intention de poursuivre la mobilisation avec d’autres actions, afin de sensibiliser les dirigeants de la CIBC.

La succursale de Port-Cartier compte cinq employés, qui pourraient être relocalisés dans un autre service de la CIBC, selon Jason Wesley. Avec la fermeture annoncée de cette succursale, il ne restera plus que la Caisse Desjardins à avoir un point de service à Port-Cartier. À moins bien sûr que les citoyens réussissent à convaincre les dirigeants de la banque torontoise de revenir sur leur décision.

La rédaction