Quand la BCE fait de l’embonpoint

Par La rédaction | 15 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les programmes d’assouplissement quantitatif pratiqués par plusieurs banques centrales ces dernières années ont eu pour effet d’alourdir leur bilan financier. À ce titre, la Banque centrale européenne (BCE) est désormais la championne mondiale, rapportent Les Echos.

À force d’acheter des titres et de faire des prêts à taux négatifs, le bilan de la BCE a atteint des proportions gigantesques. À 4 157 milliards d’euros (6 222 G$ CAN), il dépasse désormais (de peu) celui de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque du Japon (BoJ).

Ces dernières présentent des bilans respectifs de 4 471 milliards de dollars américains (6126G$CAN) et de 4 467 G$ US (6 121 G$ CAN). Seule la Banque centrale de Chine les dépasse tous, mais son rôle est bien différent dans cette économie largement dirigée.

La BoJ pourrait toutefois bien passer devant. Son bilan affiche une progression constante, notamment parce qu’elle investit 965 milliards de dollars canadiens par an en achat de dette, en plus d’offrir des taux négatifs. Elle possède aussi 60 % des FNB du marché nippon, une proportion qui augmente sans cesse.

COMMENT COUPER LE CORDON?

L’explosion du bilan de la BCE est dû à son programme d’achats d’actif (le QE) lancé en mars 2015 pour encourager l’inflation, rappellent Les Echos. Le QE misait d’abord sur l’achat de 60 milliards d’euros (89,9 G$ CAN) d’actif par mois, surtout de la dette des États européens, un volume porté à 80 milliards d’euros (119,9 G$ CAN) par mois en mars 2016, puis ramené à 60 milliards d’euros en avril dernier. La BCE a aussi acheté des obligations d’entreprises pendant cette période.

Le QE doit se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2017, mais plusieurs, notamment l’Allemagne, souhaitent sa mort rapide, comme l’inflation se rapproche de la cible de 2 %. Une question demeure : à quel rythme stopper ces achats sans pour autant affoler les marchés? Ces derniers se sont vite habitués à être dopés par les interventions des banques centrales. La période de sevrage pourrait causer des ennuis.

Le président de la BCE, l’Italien Mario Draghi, semble pencher pour la prudence, préférant arrêter le QE un peu trop tard qu’un peu trop tôt. Il faut dire que la hausse prématurée des taux d’intérêt en 2011 avait fait mal paraître la banque centrale. Par ailleurs, arrêter d’acheter des actifs est une chose, mais comment organiser le grand délestage visant à diminuer le bilan de la BCE? Quel impact cette vente d’actif aura-t-elle sur les marchés obligataires?

Voilà qui promet des discussions houleuses autour de la grande table européenne…

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