Testez la sensibilité du portefeuille de vos clients retraités

Par La rédaction | 1 août 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Avec la hausse des taux, certains clients retraités sont inquiets quant à la portion de leur portefeuille comportant des fonds obligataires. Comment ces portions soi-disant sûres de leur portefeuille se comporteront en période de hausse soutenue des taux d’intérêt?

Pour Christine Benz, directrice du service des finances personnelles à Morningstar, cette inquiétude est justifiée. Les hausses de taux des derniers mois de la Banque centrale du Canada et des États-Unis ont déjà mis la pression sur le prix des obligations, et cette tendance ne risque pas de s’inverser puisque ces banques centrales ont déjà annoncé d’autres hausses à venir.

Pourtant, l’experte conseille de ne pas se débarrasser de ses obligations. Selon elle, le prix actuel des obligations intègre déjà la possibilité des hausses de taux et, de plus, éviter les obligations représenterait d’autres risques importants.

Par exemple, échanger les obligations au profit de liquidités entraînerait un coût de substitution car les liquidités ont des rendements inférieurs aux obligations. Et, selon elle, il serait dangereux d’échanger les obligations contre des actions à dividendes, car celles-ci sont bien plus volatiles que les obligations.

Christine Benz estime que pour ne pas avoir de problèmes avec les obligations, il suffit de s’assurer que vos clients retraités ont des portefeuilles assez diversifiés et qu’ils ne possèdent pas trop d’obligations dont la qualité du crédit est approximative. Quant à vos clients qui possèdent des fonds obligataires et que la valeur de leur capital décline, Christine Benz pense que ces pertes seront certainement compensées en partie par le fait que le gestionnaire échangera certaines obligations contre d’autres à rendement plus élevé, au fur et à mesure.

UTILISER LA DURÉE COMME INDICATEUR

Christine Benz juge qu’il est cependant pertinent de faire un test de tension des avoirs obligataires de vos clients retraités afin de connaître leur degré de sensibilité aux taux d’intérêt.

La durée peut servir d’indicateur pour jauger la façon dont une obligation ou un fonds obligataire sera affecté par un changement de taux d’intérêt. Comme les taux d’intérêt et le prix des obligations évoluent en sens inverse, on s’attend à ce qu’une obligation d’une durée de 5 ans s’apprécie de 5 % pour chaque point de pourcentage de chute des taux d’intérêt, explique Adam Zoll, éditeur adjoint au Morningstar. A contrario, si les taux d’intérêt augmentent d’un point de pourcentage, la valeur d’une obligation devrait chuter de 5 %.

Plus la durée de l’obligation est longue, plus on peut s’attendre à ce que cette obligation soit sensible à un changement de taux d’intérêt. Ainsi, une émission avec une durée de 2 ans sera deux fois moins sensible qu’une émission avec une durée de 4 ans, peu importe leurs dates d’échéance ou ce qu’elles versent en intérêt. Si vous craignez les hausses de taux, évitez donc les fonds obligataires à long terme.

Les changements de rendement obligataires sont également de bons indicateurs pour savoir quoi attendre d’un fond d’obligation gouvernementale. Cependant, les autres types d’obligations ne réagiront pas autant aux changements du rendement des obligations gouvernementales, particulièrement les obligations dont le rendement est très différent de celui des obligations gouvernementales.

La rédaction