Utiliser le REER en franchise d’impôt?

Par Didier Bert | 18 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : piksel /123RF

Le REER n’est plus adapté aux besoins des épargnants d’aujourd’hui, avance Gilles Payer, chroniqueur en consommation à l’émission Les Éclaireurs sur ICI Radio-Canada Première.

« On nous a tellement valorisé les REER que finalement toutes nos économies sont dedans, constate Gilles Payer. Mais si vous en avez besoin, toute votre épargne est bloquée. »

Pour les aidants naturels, pour les travailleurs autonomes, comme pour toute personne aux prises avec une difficulté financière temporaire, il serait utile de pouvoir accéder à son REER sans devoir acquitter le montant d’impôt reporté initialement, affirme celui qui est également président de la caisse de retraite de l’Union des artistes.

« Pourquoi le citoyen n’aurait-il pas le privilège d’utiliser ses REER en franchise d’impôt? Ne pourrions-nous pas reporter les impôts? » demande M. Payer.

MI-REER, MI-COUSSIN DE SÉCURITÉ

Le chroniqueur suggère la création d’un REED : le régime enregistré d’épargne discrétionnaire. Cet outil, bénéficiant d’une économie d’impôt moindre, serait accessible en franchise d’impôt. Il constituerait une sorte d’hybride entre une épargne-retraite et un coussin de sécurité. En cas de coup dur, l’épargnant pourrait s’éviter de piger dans son REER… et d’acquitter une lourde facture d’impôt.

« Si, par chance, il ne sert pas, tant mieux, cela s’ajoutera à votre retraite. Mais il est accessible d’ici là, entre-temps. Oui, je sais, cela s’appelle simplement de l’épargne… », nuance Gilles Payer.

Quant au CELI, il subit les foudres du chroniqueur, car seuls les revenus sont à l’abri de l’impôt. « Y a-t-il quelqu’un ici qui fait de l’argent avec son CELI? », lance-t-il.

DE L’ÉDUCATION PLUTÔT QU’UN AUTRE OUTIL

Pour le conseiller en gestion de patrimoine Fabien Major, il n’est pas nécessaire de créer un nouveau régime. « Cela rajouterait juste une couche de complexité supplémentaire, assure M. Major. Le principe du REER n’est pas de retirer de l’argent quand bon nous semble, c’est de conserver de l’argent pour nos vieux jours. »

Les mécanismes de retenue d’impôt permettent de protéger les épargnants, poursuit-il. « Cela évite de retirer des sommes à la moindre petite contrariété », précise-t-il.

« Ce dont nous avons besoin, c’est de davantage d’éducation financière, pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de toutes les options reliées à l’épargne », affirme Fabien Major, qui cite le fait de constituer un coussin d‘urgence hors du REER. « Sinon, cela n’a pas de sens », dit-il.

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Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.