Investisseurs : entre confiance aveugle et besoin d’éducation financière

Par La rédaction | 6 février 2024 | Dernière mise à jour le 5 février 2024
3 minutes de lecture
Un couple de seniors planifie ses investissements avec un conseiller financier
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Les investisseurs canadiens ont une compréhension limitée des marchés financiers et développent par le fait même une dépendance accrue envers leur conseiller en placement.

Ce sont là les principales conclusions d’un récent rapport dévoilé par FAIR Canada qui soulève des questions sur la capacité des investisseurs à prendre des décisions éclairées pour leur avenir financier.

Il s’agit d’une tendance alarmante, selon Jean-Paul Bureaud, directeur général de FAIR Canada. « En cette période de hausse des taux d’intérêt et de crise de l’abordabilité, les Canadiens placent souvent leur avenir entre les mains de conseillers en placement sans poser les bonnes questions », a-t-il affirmé.

Malgré qu’ils reconnaissent l’importance d’investir leurs économies, de nombreux Canadiens se trouvent désarmés face à la complexité du domaine et ne comprennent pas non plus les titres de compétences de leur conseiller, ni comment celui-ci est rémunéré.

Le rapport, qui s’appuie sur les commentaires recueillis dans huit groupes de discussion, dévoile plusieurs constats majeurs :

  • Manque de connaissance et d’intérêt : les participants expriment un faible niveau de connaissance et d’intérêt pour l’investissement. Cette attitude passive les conduits à se fier excessivement à des conseillers ou à la réputation d’institutions financières, sans réellement comprendre les produits dans lesquels ils investissent.
  • Incompréhension des frais : une grande partie des investisseurs ne sont pas conscients des frais liés à leurs placements, ni de l’impact de ces frais sur le rendement de leurs investissements.
  • Confiance aveugle : malgré une méconnaissance des qualifications de leurs conseillers et des détails de leur rémunération, les participants accordent une confiance élevée à ces professionnels. Cette confiance, souvent non vérifiée, expose les investisseurs à des risques, notamment à des conseils inappropriés.

LES QUATRE PROFILS D’INVESTISSEURS

Le rapport de FAIR Canada identifie quatre segments principaux parmi les investisseurs canadiens :

  1. Très dépendants des conseillers

Ces investisseurs suivent aveuglément les recommandations de leurs conseillers sans chercher à approfondir ou à comprendre leurs placements. Ils consacrent peu de temps à la réflexion sur leurs investissements et montrent un désintérêt général pour le domaine. La confiance dans leur conseiller est élevée, indépendamment des qualifications de ce dernier.

  • Investisseurs dépendants, mais engagés

Bien qu’ils dépendent fortement de leur conseiller, ces investisseurs prennent le temps de surveiller leurs investissements. Ils sont plus enclins à suivre le rendement de leurs placements et à s’impliquer dans la gestion, considérant leur conseiller comme un partenaire plutôt qu’un simple prestataire de services.

  • Investisseurs précoces/jeunes

Ce segment comprend des investisseurs plus jeunes ou novices, curieux des bénéfices financiers des placements. Ils sont plus susceptibles de recourir à des plateformes de gestion autonome, principalement en raison de la perception d’un manque de fonds pour justifier le recours à un conseiller professionnel.

  • Investisseurs « cowboy »

Sûr de lui et ambitieux, ce type d’investisseur se caractérise par une confiance élevée dans ses propres décisions de placement. Ces investisseurs recherchent activement des informations et sont souvent sceptiques quant à la valeur ajoutée des conseillers, préférant les plateformes de placement en ligne pour leur autonomie.

« Dans l’ensemble, je pense que l’une des principales conclusions à retenir est que nous devons mieux éduquer et préparer les Canadiens à investir », conclut Jean-Paul Bureaud.

FAIR Canada prévoit publier au printemps une étude sur les investisseurs autonomes.

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La rédaction