Les marchés privés deviennent plus accessibles

Par La rédaction | 19 avril 2024 | Dernière mise à jour le 19 avril 2024
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Homme d'affaires négociant en ligne sur le marché boursier sur un écran tactile, concept d'investissement numérique.
nespix / iStock

La société Accelerate Financial Technologies, basée à Calgary, a déposé le mois dernier un prospectus pour le premier fonds négocié en Bourse (FNB) de crédit privé au Canada. Le fonds visera à générer un rendement de 10 %, payé mensuellement, à partir d’un portefeuille de centaines de prêts garantis à taux variable accordés à des entreprises privées du marché intermédiaire.

BMO Gestion mondiale d’actifs a annoncé en mars qu’elle s’était associée à la société d’investissement Carlyle pour lancer un portefeuille mondial diversifié de capital-investissement à l’intention des investisseurs canadiens accrédités dans le courant du printemps.

Le nombre d’investisseurs canadiens accrédités augmente. Les autorités de réglementation des valeurs mobilières de l’Alberta et de la Saskatchewan ont adopté des amendements qui permettent aux personnes ayant des connaissances financières suffisantes d’investir dans des produits dispensés de prospectus, même si leurs actifs ou leurs revenus n’atteignent pas le seuil de l’investisseur accrédité.

Bien que les marchés privés soient de plus en plus accessibles, ils ne conviennent pas à tous les investisseurs. Comparés aux marchés publics, les marchés privés sont moins transparents et offrent moins de liquidités.

La plupart des investisseurs ne savent pas quelles questions poser au sujet des investissements sur les marchés privés, rapporte Steve Balaban, directeur des investissements de Mink Capital à Toronto. Alors que les sociétés cotées en bourse doivent publier leurs états financiers de manière standardisée tous les trimestres, les sociétés privées ne sont pas soumises à une telle obligation.

En outre, les documents de commercialisation des investissements sur le marché privé peuvent utiliser différents critères de référence et horizons temporels pour rendre compte des performances. Par exemple, comparer les performances du S&P 600 à celles du Russell 2000 peut se traduire par une différence de quelques points de pourcentage, explique Steve Balaban.

Les conseillers doivent savoir poser les bonnes questions et comprendre un produit du marché privé « de l’intérieur et de l’extérieur » avant de le recommander à un client, affirme Steve Balaban. Il recommande aux conseillers de se renseigner sur l’équipe d’un fonds, sa stratégie d’investissement, son processus, ses frais et sa structure, ses rapports, ses produits secondaires et sa stratégie ESG (environnement, social et gouvernance).

Un autre problème est la nature illiquide des marchés privés.

Par exemple, le capital-investissement est généralement structuré avec une période de blocage de deux à trois ans, la liquidation anticipée n’étant possible que moyennant une pénalité, souligne Steve Balaban. Après la période de blocage, les investisseurs peuvent procéder à des rachats mensuels ou trimestriels, mais ceux-ci sont plafonnés à un pourcentage de la valeur nette d’inventaire afin d’éviter les retraits de capitaux.

Les conseillers doivent fournir à leurs clients des informations adéquates sur les produits du marché privé afin de les aider à faire un choix éclairé et à trouver l’investissement le plus adapté à leurs besoins.

« Il s’agit d’un équilibre : il faut simplifier les choses, mais il ne faut pas les simplifier à l’excès au point de réduire les risques », conclut-il.

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La rédaction