La « baleine de Londres » passe à travers les mailles du filet

Par La rédaction | 20 juillet 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Wooden economy and currency unit on a craft background

Bruno Iksil, cet ex-cambiste français de JPMorgan Chase qui avait occasionné des pertes de courtage totalisant 6,2 milliards de dollars à la banque américaine en 2012, ne connaîtra pas le sort de son compatriote Jérôme Kerviel, rapporte La Tribune.fr.

Surnommé « la baleine de Londres » à cause de ses paris extrêmes et parce qu’il se vantait de « marcher sur l’eau », Iksil, qui avait déjà échappé aux poursuites aux États-Unis en collaborant à l’enquête des autorités fédérales, ne sera en effet pas inquiété par la Financial Conduct Authority (FCA), au Royaume-Uni.

Selon le gendarme des marchés britannique, cette décision a été prise par le Comité des décisions réglementaires, une commission indépendante qui siège en son sein, qui a rejeté le dossier monté par les enquêteurs.

DES PERTES ÉVALUÉES À 6,2 G$

« Il est rare à ce stade préliminaire d’un processus disciplinaire que le comité rejette une procédure d’exécution de la FCA », s’est félicité l’un des avocats de l’ex-courtier. D’après l’agence Bloomberg, le régulateur souhaitait réclamer à son encontre une amende d’un million de livres (environ deux millions de dollars canadiens) et une interdiction d’exercer.

Ancien employé de Natixis, Bruno Iksil faisait partie du Chief Investment Office de JPMorgan Chase, une petite section « discrètement installée à la City de Londres et directement contrôlée par les grands patrons de New York », raconte Le Monde, qui précise qu’elle a « longtemps été appréciée pour les superbénéfices qu’elle réalisait ».

Mais en 2012, le courtier français s’était vu reprocher la perte d’au moins deux milliards de dollars « à la suite de paris ratés sur des produits financiers sophistiqués, les credit default swaps (CDS), qui assurent les faillites d’États ou d’entreprises », rappelle le quotidien. Au total, le montant des pertes dues à ses positions a été évalué à 6,2 milliards.

PLUS DE 1 G$ D’AMENDE POUR LA BANQUE

De son côté, JPMorgan Chase a été contrainte de payer une amende de plus d’un milliard de dollars par les régulateurs américains et britanniques pour mettre fin aux poursuites engagées contre elle aux États-Unis et au Royaume-Uni, en plus de devoir reconnaître ses torts dans l’affaire.

Par ailleurs, une cour d’appel fédérale de New York a confirmé le mois dernier que les dirigeants de l’institution financière, dont son PDG Jamie Dimon, accusés par un actionnaire de négligence dans ce dossier, ne seraient pas poursuivis en justice.


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