Le résultat de l’élection américaine compte pour le Canada

Par James Langton | 1 mai 2024 | Dernière mise à jour le 1 mai 2024
3 minutes de lecture
Concept d'élection présidentielle américaine. Urne avec drapeaux américains et signe de la Maison Blanche. Illustration 3d
Maksym Yemelyanov /AdobeStock

Le résultat de la prochaine élection présidentielle américaine pourrait avoir de graves conséquences économiques pour le Canada, selon un rapport de la Banque de Nouvelle-Écosse.

Dans ce rapport, les économistes de la Banque Scotia ont projeté l’impact que certaines des principales promesses électorales des candidats pourraient avoir sur les économies américaine et canadienne. Le rapport s’est concentré sur les effets possibles des propositions fiscales du président Biden, ainsi que sur les propositions fiscales, commerciales et d’immigration de l’ancien président Trump.

Les propositions fiscales des deux candidats auraient de faibles conséquences économiques, selon le rapport. La question potentiellement la plus importante est celle des politiques commerciales proposées par Donald Trump, à savoir son appel à une augmentation générale de 10 % des droits de douane, avec une hausse de 60 % pour la Chine.

Ces politiques, si elles sont mises en œuvre, déclencheraient une guerre commerciale « qui aurait des conséquences néfastes pour les États-Unis et le reste du monde », selon les économistes.

Donald Trump s’est également engagé à expulser les quelque 10 millions d’immigrés clandestins présents aux États-Unis, ce qui, selon le rapport, réduirait l’offre de main-d’œuvre et le PIB américains d’environ 3 %.

Toutefois, le rapport indique qu’une déportation massive est susceptible de s’avérer « politiquement et logistiquement irréalisable », et se concentre donc sur les impacts commerciaux et fiscaux plus réalisables d’une victoire de Donald Trump.

Dans ce scénario, « le PIB américain et canadien chute, l’inflation augmente et la politique monétaire réagit à la hausse de l’inflation en augmentant les taux directeurs », ont analysé les économistes. Les taux obligataires augmenteraient probablement aussi et les marchés boursiers chuteraient.

« En supposant que d’autres pays réagissent à l’augmentation des droits de douane américains par des droits de douane équivalents, nous nous attendons à des effets négatifs importants sur l’activité économique américaine, notamment une baisse maximale de plus de 2,2 % du PIB par rapport aux prévisions actuelles, un impact maximal sur l’inflation de 1,5 % par rapport aux prévisions actuelles et une augmentation de 200 [points de base] des taux directeurs par rapport à la trajectoire actuellement prévue pour les taux américains », indique le rapport.

Le Canada étant fortement tributaire des échanges commerciaux avec les États-Unis, l’augmentation des droits de douane « entraînerait un préjudice économique encore plus important au nord de la frontière », selon le rapport, qui prévoit que le PIB serait inférieur de 3,6 % et l’inflation supérieure de 1,7 % aux prévisions actuelles.

À son tour, cette situation pourrait conduire à des taux d’intérêt supérieurs de 190 points de base à la trajectoire actuellement prévue pour la Banque du Canada, notent les économistes.

En ce qui concerne l’impact probable d’une victoire de Donald Trump sur le marché, « le marché boursier américain devrait chuter d’environ 10 % en 2025 avant de s’inverser rapidement et partiellement en 2026 (+7 %) », indique le rapport, ajoutant que les marchés « devraient être inférieurs de 3 % à ce qu’ils auraient été sans les politiques de Trump. »

Les risques posés par les prochaines élections américaines soulignent la vulnérabilité imposée par la faible productivité du Canada.

« Si les niveaux de productivité sont un déterminant clé de notre niveau de vie, c’est aussi un moteur essentiel de la résilience aux chocs économiques », ont déclaré les économistes. « Cela est particulièrement vrai pour les chocs liés au commerce international, pour lesquels la compétitivité nationale est essentielle. »

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James Langton

James Langton est journaliste pour Advisor.ca et Investment Executive. Depuis 1994, il fait des reportages sur la réglementation, le droit des valeurs mobilières, l’actualité de l’industrie et plus encore.