« Les banques doivent cesser de financer des pipelines »

Par La rédaction | 1 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les institutions bancaires qui financent des projets de pipelines dans le secteur des sables bitumineux devraient cesser de le faire ou du moins annoncer qu’elles n’y participeront plus à l’avenir, indique un récent rapport de Greenpeace.

Publié en début de semaine conjointement avec l’organisation Oil Change International, ce document de 36 pages (en anglais) passe en revue les risques environnementaux engendrés par ces grands projets et pointe les difficultés de toutes sortes qu’ils pourraient entraîner pour les groupes qui les financent, « incluant des problèmes juridiques, l’opposition des communautés autochtones et locales, des menaces pour l’eau potable et une vulnérabilité économique accrue ».

Greenpeace et Oil Change International évoquent notamment le rôle de JPMorgan Chase, de la TD et de Barclays, « qui financent les pipelines pour transporter les sables bitumineux », de même que celui des entreprises qui travaillent avec elles dans ce domaine. Et ils ciblent tout particulièrement trois projets : l’oléoduc Trans Mountain, qui doit relier l’Alberta à la côte Pacifique, le projet de pipeline Keystone XL, prévu pour descendre jusqu’au Nebraska, ainsi que le remplacement de la Ligne 3 d’Enbridge, censé aller de l’Alberta au Wisconsin.

DEMANDE DE TRANSPARENCE

« Des réglementations climatiques plus strictes, une opinion publique de plus en plus réticente et l’absence de véritables consultations avec les peuples autochtones ont déjà contribué à faire échec à deux projets majeurs de pipelines, Northern Gateway d’Enbridge et Énergie Est de TransCanada. Tout cela fait de ce genre d’opérations un pari à haut risque et à faible rendement pour leurs bailleurs de fonds, y compris la TD et Desjardins », souligne Alex Speers-Roesch, responsable des opérations pétrolières chez Greenpeace Canada.

Cet appel « survient dans un contexte où les investisseurs demandent de plus en plus de transparence au sujet des placements pouvant jouer un rôle dans les changements climatiques », note Le Devoir.

Le quotidien montréalais rappelle également que, la semaine dernière, une trentaine d’institutions financières canadiennes et étrangères ont signé une déclaration prévoyant une meilleure divulgation des risques. Ce groupe, dont l’actif sous gestion atteint 1 200 milliards de dollars, comprend notamment la Caisse de dépôt et placement du Québec, Jarislowsky Fraser, Fiera Capital, Investissements PSP, le Fonds FTQ, Desjardins et Fondaction.

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Interrogée par Le Devoir, la TD a indiqué que sa position n’avait « pas changé depuis cet été », mais qu’elle soutenait « activement » la transition vers une économie à plus faibles émissions de carbone. De son côté, Desjardins a annoncé cet été un moratoire temporaire sur le financement de ce type de projet, ajoute le journal.

Le mois dernier, le groupe bancaire français BNP Paribas avait lui aussi annoncé son intention de ne plus collaborer avec des entreprises principalement actives dans le secteur des hydrocarbures non conventionnels, en particulier celui des sables bitumineux. Dans un texte publié sur son profil LinkedIn, Jean-Laurent Bonnafé, son directeur général, expliquait notamment que « la transition énergétique est aujourd’hui l’autre nom du développement économique ».

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