Les fonds d’investissement sont trop nombreux aux États-Unis

Par La rédaction | 13 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Il y a trop de gérants en capital investissement américains et leurs possibilités d’acquisitions sont devenues trop faibles aux États-Unis, principal marché mondial du non coté, rapportent Les Échos.

Reprenant les conclusions d’une récente analyse de la firme britannique Coller Capital, le quotidien économique souligne que si le Vieux Continent et l’Asie ignorent pour l’instant ce phénomène, ces régions ne possèdent en revanche pas suffisamment d’équipes de capital de risque de qualité.

Selon Coller Capital, près des deux tiers (62 %) des investisseurs mondiaux du non coté interrogés estiment que le nombre de gérants en capital investissement est devenu excessif chez nos voisins du Sud, ce qui a notamment entraîné une flambée des prix d’acquisition.

SITUATION FAVORABLE AU RACHAT DE SOCIÉTÉS COTÉES

« Tous les indicateurs de valorisation d’actifs sont au point haut, ce qui contribue à la surchauffe et le sentiment d’inconfort des investisseurs est plus fort aux États-Unis qu’ailleurs », commente dans Les Échos François Aguerre, associé au sein de la firme britannique.

Concrètement, explique le journal, « le levier de dette à déployer pour financer les transactions a encore grimpé » entre le premier et le deuxième trimestre de 2018. Résultat, il atteint aujourd’hui 6,57 fois l’excédent brut d’exploitation des sociétés acquises, ce qui est proche des pics enregistrés avant le déclenchement de la crise en 2007, à 6,7 fois, alors que le marché était également en situation de surchauffe.

Près de 90 % des investisseurs sondés par Coller Capital jugent néanmoins que cette situation favorise les rachats d’entreprises cotées, ce qui peut leur permettre de réaliser des opérations intéressantes en termes de rendements et leur « ouvrir le champ des cibles possibles », selon François Aguerre.

« CETTE CLASSE D’ACTIFS DEMEURE ATTRACTIVE »

« Il ne faut pas s’attendre pour autant à un déport de l’intérêt des investisseurs du marché américain vers l’Europe ou l’Asie. Nous sommes dans une phase où même si l’inconfort des investisseurs croît, la réalité est qu’ils continuent d’investir massivement dans cette classe d’actifs attractive en rendement, toutes géographies confondues », conclut l’analyste.

Les Échos relèvent par ailleurs qu’un tiers des investisseurs estiment qu’il n’y a pas assez d’équipes de gestion de qualité dans les pays asiatiques et sur le Vieux Continent dans le secteur du capital de risque : près de quatre sur 10 (38 %) jugent qu’elles n’y sont pas assez nombreuses, comparativement à 7 % pour les États-Unis.

La rédaction