Une fraudeuse qui se cachait sous le titre de comptable

Déjà condamnée pour vol et fraude par le passé, Nathalie Ratthé tombe de nouveau sous le coup de la justice. Cette femme à la tête d’un cabinet de comptables de Laval a été reconnue coupable le 13 février dernier d’avoir fraudé un client pour plus de 100 000 $, rapporte La Presse.

Alors que son client, qui avait toute confiance en elle, pensait que sa comptable payait le fisc, celle-ci gardait l’argent pour elle. En effet, la comptable, qui s’occupait des finances du propriétaire d’un bar montréalais entre 2015 et 2017, assurait que les chèques que celui-ci signait étaient destinés au fisc, alors que la fraudeuse les déposait dans les coffres de sa firme Fidem.

La défense a argué que les chèques étaient en fait des honoraires payés par le client à Nathalie Ratthé pour s’épargner le plus d’impôt possible.

Toutefois, aucune facture, numéro de factures ou mention d’honoraires n’ont été donnés au client pour qu’il puisse déduire ces montants et ainsi diminuer sa facture fiscale, a relevé le juge.

Le stratagème de Nathalie Ratthé coïncide plutôt avec le dépôt de 525 000 $ – qui provient de la vente du bar – dans le compte bancaire de la victime : un fait que le juge a estimé être « le mobile de l’accusée ».

UNE MENTEUSE AGUERRIE

Le site web de Nathalie Ratthé dépeint pourtant une femme tout autre. On a ainsi l’impression d’avoir affaire à une experte empathique et dédiée à ses clients. « Mobile et disponible, je travaille pour vous et avec vous. Mon désir profond est d’aider les entrepreneurs de Laval et Montréal », affirme celle qui se décrit comme conseillère en comptabilité sur Internet.

Une description qui semble bien éloignée de la réalité. Car, outre cette histoire récente, Nathalie Ratthé traine un lourd passif. En 2017, elle a ainsi été condamnée à huit mois d’emprisonnement avec sursis et à une probation de deux ans après avoir plaidé coupable de chefs de vol.

En novembre dernier, elle a encore plaidé coupable à un chef de fraude cette fois, mais sa peine n’a pas encore été imposée.

De plus, depuis 2012, la fraudeuse de 60 ans – ou l’une de ses entreprises – a été reconnue coupable à cinq reprises d’avoir pratiqué illégalement la comptabilité publique. Nathalie Ratthé n’est effectivement pas membre de l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec, donc si elle peut se dire « comptable », puisque le titre n’est pas réservé, elle ne peut se prétendre CPA.

Cette histoire prouve bien l’importance de s’informer adéquatement au sujet des professionnels avec lesquels on fait affaire.