Zone euro : fini la récession, mais pas la crise

Par Ronald McKenzie | 15 août 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

Un rebond inattendu de l’activité en Allemagne et en France a permis à la zone euro de sortir de la plus longue récession de son histoire. Cependant, les données économiques positives n’assurent pas pour autant une résolution rapide de la crise dans laquelle elle est plongée.

Le PIB global des 17 pays de la zone euro a progressé, au 2e trimestre, de 0,3 % par rapport aux trois premiers mois de l’année, rapporte l’agence Reuters. C’est une petite coche au-dessus de l’avancée de 0,2 % qu’avaient anticipée les experts.

La croissance a atteint 0,7 % en Allemagne, la meilleure performance de la première économie d’Europe depuis début 2012, grâce principalement à une hausse de la consommation des ménages et du secteur public.

En France, le PIB a gagné 0,5 %, le chiffre le plus élevé depuis début 2011. Ici aussi, la consommation des ménages et une production industrielle plus dynamique ont contribué à la création de richesse. Par contre, l’investissement des entreprises est resté en berne.

Les deux principales économies de la zone euro affichent ainsi pour avril-juin une croissance plus forte que celle des États-Unis (0,4 % pour l’équivalent de la même période).

« Pour l’année prochaine, nos prévisions montrent que la reprise [en Europe] devrait être plus solide tant que nous parvenons à éviter de nouvelles crises politiques et des turbulences nuisibles sur les marchés », a commenté Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.

Les données publiées par plusieurs autres pays de la zone euro incitent également à l’optimisme. Au Portugal, l’un des pays de la région sous assistance financière internationale, le PIB a bondi de 1,1 % au 2e trimestre, le meilleur chiffre depuis près de trois ans, grâce à la hausse des exportations et à une baisse moins marquée des investissements.

Si l’Allemagne, locomotive de la zone euro, semble désormais sur la voie d’une reprise durable, la situation est nettement plus fragile dans le sud de la zone euro.

En Espagne, par exemple, le Fonds monétaire international (FMI) a souligné la nécessité d’implanter des mesures urgentes afin de favoriser la création d’emploi et stimuler la croissance, même si la consolidation budgétaire et la réduction du déséquilibre de la balance commerciale commencent à porter fruit.

En Grèce, soumise aux plans d’économies draconiens en échange d’une aide financière, la récession s’atténue très progressivement, mais cela ne suffit pas à apaiser les craintes de voir Athènes rater ses objectifs.

En dehors de la zone euro, la République tchèque est elle aussi sortie de la récession, et la situation s’est améliorée dans plusieurs autres pays de l’est de l’Union européenne, même s’ils restent loin d’une reprise soutenue, constate l’agence Reuters.

À lire : La zone euro encore en récession

Ronald McKenzie