Assurances : les Y et les Z, moins préparés

Par Sylvie Lemieux | 8 Décembre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jeunes adultes effectuant un virement Interac.
Photo : MStudioImages / iStock

Les jeunes ont l’esprit entrepreneurial. Ils ont aussi tendance à adopter le travail à la pige, par choix ou par obligation. Ces deux phénomènes ont toutefois créé un déficit en matière d’assurance et de protection chez les millénariaux et les membres de la génération Z.

« Traditionnellement, les travailleurs ont pu compter sur les assurances collectives offertes par leur employeur. Même s’ils n’ont pas toujours les bons montants de couverture d’assurance-vie, ils bénéficient quand même d’une protection », résume Michael Aziz, directeur de la distribution chez Plan de protection du Canada.

La situation change avec la propension croissante des jeunes à se lancer en affaires. Selon le récent Indice entrepreneurial québécois, les intentions entrepreneuriales chez les 18-34 ans ont grimpé de 38,6 % à 52,9 %. Ils sont aussi plus nombreux qu’avant à passer à l’action : la proportion a crû de 33,2 % à 45,8 %.

Quant à la vague du travail à la pige, elle est loin d’être finie. Selon une étude de Ceridian publiée l’été dernier, près de 70 % des employeurs canadiens prévoient d’embaucher plus de pigistes et de contractuels au cours des deux prochaines années, en partie en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Les millénariaux n’ont donc pas fini de se faire appeler la génération à la pige.

« Quand on est jeune, on ne réalise pas toujours l’importance de se procurer des protections d’assurance, souligne Michael Aziz. Ils se mettent à y penser à différents moments de la vie, que ce soit lors de l’achat de leur habitation, le mariage ou la venue des enfants. »

PORTEFEUILLE D’ASSURANCES

Selon une étude de la firme de recherche LIMRA publiée en 2020 (mais basée sur des données recueillies en 2019), 44 % des ménages canadiens possèdent une assurance vie individuelle, ce qui est nettement moins qu’en 2006 (55 %) et guère plus qu’en 2013 (43 %).

Cela dit, alors qu’un Canadien sur trois est susceptible d’acheter une assurance vie au cours des 12 prochains mois, la proportion est plus élevée chez les 35 ans et moins, soit plus d’un sur deux.

« Ceux qui se lancent en affaire obtiennent beaucoup de conseils pour faire grandir leur entreprise, ajoute M. Aziz. Il leur faudrait aussi penser à leurs besoins en assurances. Personne n’est à l’abri d’un accident ou d’une maladie. Qui va payer les frais de bureaux si l’entrepreneur s’absente pendant deux ou trois mois ? »

Il y a aussi le coût des assurances qui peut représenter un frein, surtout en début de carrière. Selon Michael Aziz, les assureurs ont un travail à faire pour démystifier les produits d’assurance auprès de cette clientèle et lui faire réaliser que le coût est plus abordable qu’elle ne le pense.

« C’est important de parler à un conseiller pour connaître les différents choix de couverture, dit-il. Il est possible de développer un portefeuille d’assurances en fonction du budget de la personne. Une assurance vie temporaire peut être jumelée avec une assurance invalidité et maladies graves. Il existe de nombreuses possibilités. »

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.