La rémunération divise les courtiers et les compagnies d’assurance vie

Par Didier Bert | 27 mars 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les courtiers et les compagnies d’assurance vie sont en désaccord au moment de juger de la valeur des rémunérations, mais aussi du mode de suivi des paiements.

Le lien entre rémunération et motivation n’est pas systématique dans le secteur de la distribution de l’assurance-vie. Et l’efficacité de ce lien est encore moins reconnu.

En effet, 75 % des compagnies d’assurance considèrent que les commissions constituent une motivation pour les courtiers de bien effectuer leur travail, indique une étude d’Equisoft sur la numérisation de la distribution de l’assurance vie, menée auprès de 200 assureurs, courtiers et conseillers.

Les courtiers sont moins nombreux (58 %) à reconnaître ce lien entre rémunération et motivation.

Cette différence pourrait s’expliquer par un point de vue tout aussi différent sur le niveau de rémunération. Ainsi, 71 % des compagnies d’assurance disent rémunérer les courtiers de manière juste, alors que 54 % des courtiers sont d’accord pour dire qu’ils sont justement rémunérés.

Mais le niveau de rémunération n’est pas le seul motif de désaccord entre les deux parties.

Les courtiers signalent leur incapacité à suivre les performances en temps réel. Selon eux, les plans de rémunérations des compagnies d’assurance sont trop compliqués. D’ailleurs, si les trois quarts d’entre eux (75 %) utilisent des systèmes de gestion d’agence qui leur permettent d’organiser leurs processus de travail, ils ne sont qu’un sur quatre (25 %) à pouvoir s’appuyer sur un système numérique de comptabilisation numérique des commissions.

La moitié des courtiers (49 %) s’appuient sur un processus manuel (13 %) ou semi-numérique (36 %).

Enfin, le quart des courtiers (27 %) confie que c’est la compagnie d’assurance qui réalise elle-même ce suivi, au nom de ces courtiers.

Cette absence de suivi a des conséquences concrètes, puisque cela entraîne des retards dans le versement des rémunérations des conseillers, affirment les courtiers. Une compagnie d’assurance sur neuf (11 %) reconnaît elle-même payer ses courtiers dans un délai supérieur à 60 jours. De plus, le manque de suivi ne permet pas d’avoir de la transparence sur les paiements.

Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.