L’assurance doit se préparer aux changements climatiques

Par La rédaction | 14 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Feu de forêt.
Photo : Viktor Yelantsev / 123RF

Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) demande à toutes les sociétés d’assurances de mesurer leur exposition au changement climatique et de préparer une stratégie de gestion du risque.

Toutes les sociétés d’assurances, sans exception, doivent quantifier leur exposition au risque physique lié au changement climatique, pointe le BSIF dans son bulletin Le Pilier.

L’INCIDENCE DES CATASTROPHES À LONG TERME

Ce type de risque peut être illustré par les incendies de Fort McMurray. En 2016, 100 000 habitants de cette ville d’Alberta avaient dû être évacués. 2 500 habitations avaient été détruites par les incendies.

Les sociétés d’assurances sont bien placées pour gérer le risque physique à moyen terme. Mais « son impact potentiel à long terme est de plus en plus préoccupant, prévient le BSIF. La fréquence et l’ampleur sans cesse croissantes des sinistres de nature climatique, conjuguées à l’évolution de la corrélation entre les événements, peuvent compliquer la tarification des produits d’assurance. »

DÉCARBONER L’ASSURANCE

Toutes les sociétés d’assurance doivent aussi élaborer des approches stratégiques pour réduire le nombre d’actifs carbone auxquels elles sont exposées. « À long terme, nous nous attendons à ce que les sociétés intègrent des analyses de crises simulées et leurs réactions à celles-ci à leur évaluation interne des risques et de la solvabilité », souligne le BSIF.

Le Bureau du surintendant des institutions financières met aussi en garde les assureurs-vie et les régimes de retraite contre le risque de placement lié au changement climatique. « Ce risque financier est susceptible de découler de la pression baissière exercée sur la valeur des actifs carbone pendant la transition vers une économie qui cherche à réduire les émissions de carbone, et de la vitesse à laquelle cette transition s’opère », explique le BSIF.

Les assureurs doivent soumettre leur portefeuille à des simulations de crise afin de quantifier l’effet potentiel des variations du cours des actifs carbone. Ils doivent aussi  élaborer des politiques tenant compte des changements futurs possibles, poursuit le BSIF.

LA QUESTION DE LA RESPONSABILITÉ

Les assureurs multirisques devront aussi s’assurer de la limitation de leur responsabilité quant aux répercussions financières du changement climatique. « Des parties cherchent à recouvrer leurs pertes auprès d’autres parties qu’elles tiennent pour responsables », explique le BSIF, qui rappelle que l’amiante a coûté 100 milliards de dollars au secteur des assurances multirisques… sans que ce coût ait été pris en compte dans la tarification des contrats initiaux.

La rédaction