Des stratégies REER en temps de pandémie

Par Sylvie Lemieux | 22 janvier 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Tirelire en forme de cochon rose posée sur des documents ressemblant à des factures.
Photo : fizkes / iStock

L’année 2020 a entraîné bien des bouleversements et vos clients devront peut-être changer de stratégie financière. La période des REER est le moment idéal pour passer en revue ses finances.

« C’est plus que jamais important de faire appel à un conseiller financier parce que 2020 a été tout sauf ordinaire, explique Émile Khayat, directeur régional principal, Gestion de patrimoine TD. Il y a différentes choses à faire selon que la personne se retrouve avec plus ou moins de fonds disponibles. »

En effet, la pandémie n’a pas eu le même impact financier sur tout le monde. Selon un récent sondage de la TD, elle a eu une incidence sur les régimes d’épargne et de retraite de près d’une personne sur cinq (19 %), et 11 % des personnes touchées ont dû réduire voire cesser leurs cotisations.

Même si une majorité de répondants (83 %) se disent confiants quant à leurs capacités de gestion de leurs finances personnelles, près de la moitié d’entre eux s’inquiètent des conséquences de la COVID-19 sur leurs régimes d’épargne et de retraite.

« Le besoin d’obtenir des conseils est plus grand cette année. Le téléphone sonne plus souvent qu’avant », constate M. Khayat.

QUOI FAIRE AVEC LES SURPLUS

Malgré le choc économique provoqué par la crise sanitaire, la santé financière de bien des travailleurs se porte mieux qu’auparavant. Confinés à la maison pour travailler, ils ont économisé sur les coûts de transport, l’achat de vêtements ou les frais de garde en plus d’avoir été contraints de réduire leurs dépenses en sorties, loisirs et voyages.

« Ce serait alors le bon moment pour rattraper un retard s’il y a lieu en matière d’épargne pour s’assurer le style de vie désiré à la retraite », conseille Émile Khayat. Il reste à déterminer le meilleur véhicule entre REER et CELI ou une combinaison des deux. C’est aussi le temps d’utiliser les déductions pour REER déjà reportées.

Bien des investisseurs ont compris l’importance de se constituer un fonds d’urgence. « Avant, nous devions faire davantage de conscientisation alors qu’aujourd’hui, à cause de l’incertitude liée à l’emploi, les gens veulent réduire leur vulnérabilité face aux aléas de l’économie », dit-il.

DES SOLUTIONS POUR PALLIER LES PERTES

D’autres, moins chanceux, ont eu une diminution ou une perte de revenu. Pour ces clients, des solutions peuvent être mises de l’avant pour étirer les liquidités, que ce soit refaire son budget, établir un nouveau plan de retraite, restructurer les dettes, etc.

« Il n’y a pas de solutions miracles, mais il existe une multitude d’avenues, affirme Émile Khayat. Des gens hésitent encore trop souvent à consulter un conseiller parce qu’ils se disent n’avoir pas assez d’argent à investir. Il leur faut laisser tomber cette gêne, il y a moyen de mettre en œuvre un plan pour rétablir la situation. »

Ceux qui ont reçu la Prestation canadienne d’urgence (PCU) ou la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) doivent par ailleurs vérifier comment cela se répercutera sur leurs impôts. « Certaines personnes recevaient plus que leur salaire habituel. Cela pourrait avoir un impact sur les prestations fiscales et le crédit pour solidarité qu’ils recevaient », prévient-il. Cotiser au REER devient alors une stratégie intéressante pour abaisser le revenu imposable.

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.