Le marché des devises attire les convoitises

Par Nicolas Ritoux | 17 octobre 2023 | Dernière mise à jour le 17 octobre 2023
2 minutes de lecture
Billets de banque de plusieurs pays.
Photo : manonthemoon / 123RF

Les écarts de taux d’intérêt entre devises sont à un sommet pas vu depuis deux décennies, ce qui rend ce marché particulièrement attrayant, note Michael Sager, chef adjoint aux investissements, gestion des devises multi-actifs, Gestion d’actifs CIBC.

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« Plus les écarts de taux d’intérêt sont élevés entre les devises de par le monde, plus les investisseurs peuvent en tirer de la valeur en prenant des positions longues ou courtes », explique l’expert.

« L’économie américaine s’est montrée résiliente en termes d’activité économique, non seulement au-delà des attentes des participants du marché, mais aussi par rapport aux autres grandes économies. Ce sont les États-Unis qui sont à la source du maintien des taux élevés par les banques centrales. Ce sont eux qui tiennent le volant, et c’est très positif pour le dollar américain », analyse Michael Sager. 

Il note que l’Europe est en récession, et que la Banque Centrale Européenne est dans une impasse car elle doit maintenir des taux élevés pour lutter contre l’inflation qui tarde à ralentir, mais cela nuit à l’activité économique et creuse encore la récession. 

Du côté de la Chine, la croissance a été décevante ces derniers mois en raison de problèmes structurels sur le marché de l’immobilier et d’un haut niveau d’endettement au niveau des gouvernements locaux. La Chine a donc adopté une approche complètement différente de celles des autres, qui consiste à stimuler la croissance en assouplissant sa politique monétaire. 

Et le huard alors ? « Nous croyons qu’il va s’affaiblir dans les prochains mois par rapport au dollar américain. La croissance du PIB canadien est plus faible, notre marché immobilier demeure extrêmement surévalué, et notre productivité d’affaiblit depuis avant la pandémie ; or la productivité est un facteur très important dans l’attractivité des devises car elle tend à attirer les flux de capitaux. Les prix du pétrole ont tendance à être favorables au dollar canadien mais pas suffisamment pour contrer ces autres facteurs ; de plus, ils ont déjà passé leur pic car nous entrevoyons un ralentissement de la croissance mondiale au cours de la prochaine année », affirme Michael Sager.

À plus long terme cependant, l’expert considère que le dollar américain est très cher et que le dollar canadien va se rétablir, mais pas avant deux ou trois ans. 

Dans ce contexte, insiste-t-il, les investisseurs ont intérêt à prendre des positions sur les devises.

« Les marchés de devises sont hautement liquides, leurs rendements sont diversifiés, et les positions se prennent sous forme de contrats à terme qui ne nécessitent pas de dépôts de garantie initiaux. » 

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.