Les actions canadiennes en vitesse de croisière

Par Nicolas Ritoux | 15 août 2023 | Dernière mise à jour le 26 septembre 2023
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Banques du quartier financier de Londres.
Photo : Nikolay Pandev / iStock

Le marché canadien est resté à la traîne des marchés américains, mais les banques et le secteur de l’énergie sont bien positionnés pour la suite, croit Greg Zdzienicki, vice-président, gestion des portefeuilles d’actions, Gestion d’actifs CIBC.

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« Les marchés américains sont propulsées par leurs grandes sociétés du secteur des technologies, qui ont profité de l’engouement pour l’intelligence artificielle. Le NASDAQ, où s’échangent la plupart de ces titres, a d’ailleurs mieux performé que l’indice S&P 500 où l’on trouve des titres plus cycliques et défensifs comme l’or, l’immobilier locatif, et les produits de consommation courante. Les actions américaines sont désormais très surévaluées par rapport à leur moyenne à long terme. Le retard du marché canadien pourrait bien connaître un renversement », analyse Greg Zdzienicki.

Selon l’expert, le Canada présente malgré tout plusieurs avantages structurels, tels que son robuste système bancaire, ses ressources énergétiques, et sa politique d’immigration en soutien à la croissance. Il se dit optimiste envers les services financiers et le secteur de l’énergie, en se basant sur une analyse ascendante.

Dans l’énergie, il cite Canadian Natural Resources, Cenovus et ARC Resources, qui sont bien positionnées pour la reprise de l’économie chinoise ainsi que la forte demande de pétrole au niveau mondial. En outre, les prix pourraient être poussés à la hausse alors que la réserve stratégique de pétrole américaine doit passer d’une position d’offre à une position de demande, et que l’OPEC maintient ses réductions de production.

Du côté bancaire, les troubles des banques régionales américaines n’ont pas affecté les institutions canadiennes qui sont beaucoup plus diversifiées et reposent sur un « meilleur système ».

« Bien sûr, nos banques font face à des vents contraires, comme un ralentissement des emprunts, une contraction de leurs marges nettes d’intérêt, une hausse des provisions pour pertes sur créances, et des exigences de capital plus élevées. Mais on a vu ces défis se résorber au fil du second trimestre, et nous sommes plus optimistes à présent et avons surpondéré ce secteur », analyse Greg Zdzienicki.

L’expert s’attarde aussi sur le secteur canadien des TI. La torontoise Constellation Software a connu une croissance inattendue et présente encore un fort potentiel, et l’ottavienne Shopify qui continue de surpasser les attentes et a démontré un talent à se concentrer sur son cœur de compétences, selon lui.

Tout dépend désormais des prochaines décisions de la Banque du Canada.

« Si les hausses de taux d’intérêt se poursuivent, la prime de risque va encore augmenter et peser sur le marché d’actions. Mais si la Banque commence à réduire les taux, le marché en profitera car les coûts de financement baisseront tandis que les possibilités de profit augmenteront », dit Greg Zdzienicki.

Le marché est en outre soumis à de nombreux impondérables, prévient-il.

« Une récession marquée demeure possible, et les risques géopolitiques autour de l’Ukraine pourraient entraîner une contagion. Il faudra aussi surveiller les états financiers des sociétés, qui pourraient nous surprendre dans un sens comme dans l’autre. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.