Les conseillers boudent l’investissement responsable

Par André Giroux | 9 novembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

«L’investissement social responsable est en constante évolution», constate Colette Harvey, planificatrice financière et représentante en épargne collective pour Desjardins Cabinet de services financiers inc.. Elle a donné une conférence sur ce thème en collaboration avec l’écosociologue bien connue Laure Waridel, mercredi dernier, au Centre Saint-Pierre, à Montréal.

L’Association pour l’investissement socialement responsable (AIR) partage les propos de Colette Harvey. L’organisme estime que les actifs des fonds d’investissement socialement responsables ont presque décuplé depuis sixans au pays, passant de 65,5 à 609milliards$.

Toutefois, plusieurs conseillers financiers et en placements ne discutent pas de cette option avec leurs clients, indique le directeur général de l’AIR, Eugene Ellmen. L’AIR tente d’éduquer les professionnels à propos des ISR. En effet, les investissements faits par des conseillers en services financiers et en placements ne représentent que 2% des actifs ISR sous gestion au Canada, l’essentiel provenant des investisseurs institutionnels.

«Les placements éthiques sont disponibles pour tous les types de portefeuilles et les rendements sont comparables aux autres types de placement», estime Colette Harvey.

La particularité de ces fonds, c’est de tenir compte non seulement de l’aspect financier dans leurs investissements, mais aussi de prendre en considération les facteurs écologiques et humains. Certains fonds excluent systématiquement les secteurs controversés tels que le tabac, l’armement ou le nucléaire. D’autres ne rejettent aucun domaine, mais privilégieront les meilleures entreprises de l’industrie.

«Une autre forme d’investissement responsable consiste à investir directement dans une entreprise et à participer aux assemblées des actionnaires», complète Colette Harvey. On aura reconnu là l’action d’organismes tels que le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MEDAC).

Si le mouvement récent de l’investissement responsable origine du souci de protéger l’environnement, les conditions de travail sont de plus en plus considérées par les fonds de placement éthiques. «Le respect des droits humains, l’absence de travail des enfants, le souci d’une protection adéquate de la santé et de la sécurité des travailleurs font de plus en plus partie des critères d’investissements des fonds éthiques», mentionne Colette Harvey.

C’est bien connu, l’argent, c’est le nerf de la guerre: pourquoi ne pas en faire bénéficier les entreprises responsables face à l’environnement et aux droits humains?

Sur le même sujet:

André Giroux